Dominique Desseigne et le groupe Lucien Barrière feront une entrée timide en Bourse
Par La Rédaction
L'introduction en Bourse du Groupe Lucien Barrière se fera finalement au bas de la fourchette prévue, à savoir au prix d'environ 16 euros l'action. Ce n'est pas la qualité des actifs qui est en cause, mais plutôt la frilosité des investisseurs, sur un marché des IPO encore convalescent.
Selon certaines sources citées par le journal, le prix proposé au départ aurait été fixé dans une fourchette trop haute, notamment sous la pression d'Accor, qui cède sa participation de 49% à l'occasion de la cotation en Bourse, dont il espère une belle plus-value. Accor espère tirer 332 millions d'euros de cette opération, une somme d'ailleurs déjà inscrite dans ses comptes. Cela devrait être beaucoup moins...
Un marché encore peureux
« Le marché ne doute pas de la qualité des actifs. Mais l'environnement est complexe, et il y a peu d'opérations. Les investisseurs savent qu'ils sont en position de force pour acheter les titres au plus bas », explique une source proche du Groupe Lucien Barrière citée par les Echos. De fait, les actions sont synonymes de risque sur un marché encore très fragilisé, où les obligations, l'or ou les matières premières sont les placements les plus recherchés.
Depuis le début de l'année, la place parisienne n'a ainsi enregistré que deux grosses opérations, traduisant la frilosité des entreprises et des investisseurs : la double cotation du producteur russe d'aluminium Rusal et la scission d'Accor, qui a donné naissance à Edenred. La plupart des transactions ont en fait concerné les PME, actives sur la plateforme Alternext, où 32 introductions ont été enregistrées depuis le début de l'année, contre 5 sur toute l'année 2009.
Dominique Desseigne, patron de Lucien Barrière, pouvait pourtant compter sur de sérieux atouts, comme de beaux et prestigieux actifs immobiliers, la stabilité du management ou une fourchette de valorisation au départ déjà assez faible (entre 500 et 600 millions d'euros).
Mais c'était oublier que l'industrie des bandits manchots s'essouffle (comme en témoigne le parcours boursier particulièrement chaotique du groupe Partouche) et le pari des jeux de poker en ligne, sur lequel Lucien Barrière se positionne, est risqué, étant donné le nombre et la puissance des concurrents. Autant de facteurs qui expliquent une introduction en Bourse qui s'annonce timide.
Réponse le 1er octobre, premier jour de cotation.