(Actualisé avec Trump)

par James Oliphant

MANCHESTER, New Hampshire, 9 février (Reuters) - Le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, sorti affaibli d'un débat télévisé samedi dernier, se doit de réaliser une belle performance dans les primaires du New Hampshire, organisées ce mardi, afin de confirmer qu'il est le meilleur candidat de l'électorat modéré du Grand Old Party.

Après une brillante troisième place lors des caucus de l'Iowa la semaine dernière, Marco Rubio semblait bien parti pour se positionner comme le "candidat du consensus" derrière les "contestataires" Donald Trump et Ted Cruz.

Mais lors du débat de samedi soir sur ABC, il n'a guère brillé, répétant mécaniquement des "éléments de langage" qui ont été loin de convaincre l'auditoire.

"Sans être nécessairement fatale, une médiocre prestation dans la primaire de mardi va rendre la route vers la nomination plus longue et plus difficile pour lui", estime le politologue Dante Scala, de l'Université du New Hampshire.

Le milliardaire Donald Trump est généralement donné vainqueur dans cet Etat mais il n'a pas oublié qu'il en allait de même dans l'Iowa, où Ted Cruz a fait mentir les sondages en remportant le caucus.

"Les sondages ne veulent rien dire si vous ne vous levez pas, si vous ne sortez pas de chez vous et si vous ne votez pas", a rappelé le magnat de l'immobilier dans une vidéo diffusée mardi sur sa page Facebook.

"Nous devons voter. Vous devez provoquer ce changement", a-t-il insisté.

Les bureaux de vote du New Hampshire ouvriront à 19h00 (00h00 GMT) et les responsables de l'Etat s'attendent à ce qu'un nombre record de 550.000 personnes se déplacent.

Marco Rubio semble le mieux placé pour arriver en deuxième position. Mais les derniers sondages témoignent d'une remontée de John Kasich. Le gouverneur de l'Ohio s'est du reste imposé par trois voix contre deux à Trump à Dixville Notch, un hameau du nord de l'Etat dont la dizaine d'habitants s'enorgueillissent tous les quatre ans d'être les premiers électeurs du New Hampshire à se rendre aux urnes.

Côté démocrate, les quatre suffrages exprimés sont allés à Bernie Sanders.

Le sénateur du Vermont voisin, battu d'un rien le 1er février dans l'Iowa, est donné facile vainqueur de cette primaire avec un score moyen de 54,5% contre 41,2% pour Hillary Clinton selon la dernière moyenne compilée par le site Real Clear Politics.

LES "TROIS GOUVERNEURS" CONTRE RUBIO

Dans les rangs républicains, où neuf candidats sont toujours en lice, un sondage WMUR-CNN publié lundi créditait Trump de 31% des voix dans le New Hampshire, devant Marco Rubio (17%) et le sénateur du Texas Ted Cruz (14%). Suivent les "trois gouverneurs" John Kasich (10%), Jeb Bush, l'ex-gouverneur de Floride (7%), et Chris Christie, l'élu du New Jersey (4%).

Mais d'autres sondages donnent Kasich en deuxième position, avec un score supérieur à 15%. Le gouverneur joue gros dans cet Etat à l'électorat bien plus favorable pour lui que l'Iowa, où il a obtenu moins de 2% des voix. Il a annoncé qu'il était prêt à retourner dans l'Ohio si son score n'est pas à la hauteur de ses attentes.

Preuve que le New Hampshire sera décisif pour la suite de sa campagne, Kasich y a mobilisé 800 militants, un effort conséquent. Invité mardi matin sur MSNBC, il a souligné que son sort était désormais entre les mains des électeurs.

Chris Christie, qui se positionne aussi en conservateur modéré, est également dos au mur. Aussi, à la suite du débat de samedi, le gouverneur du New Jersey n'a-t-il pas épargné Rubio. "Sous les projecteurs, soit vous brillez, soit vous fondez. On ne peut pas se permettre d'avoir un président qui fond", a-t-il lancé lors d'une réunion publique lundi.

Le jeune sénateur de Floride, dans un entretien accordé à CNN, a pour sa part balayé les critiques. "Après ce débat, nous avons recueilli plus de fonds que jamais auparavant", a-t-il assuré. "Voilà la raison pour laquelle je suis plus attaqué que les autres."

La primaire du New Hampshire est la deuxième étape du long processus de désignation des candidats à l'élection présidentielle du 8 novembre prochain aux Etats-Unis. Ce processus s'achèvera le 14 juin avec la primaire démocrate dans le district fédéral de Washington DC.

Les routes des démocrates et des républicains vont ensuite se séparer quelques temps: le 20 février, Clinton et Sanders se livreront bataille dans le Nevada tandis que les prétendants à l'investiture du Grand Old Party tenteront eux de séduire le même jour les électeurs de Caroline du Sud.

VOIR AUSSI

Le POINT sur les primaires:

Graphique, en anglais, sur les primaires:

http://tmsnrt.rs/1QHZulM (Henri-Pierre André, Guy Kerivel et Tangi Salaün pour le service français)