* Trump promet un lien indestructible entre USA et Israël

* Cruz et Clinton rappellent ses déclarations passées

* Trump rencontre des responsables républicains à Washington

par Steve Holland et Emily Flitter

WASHINGTON, 22 mars (Reuters) - Donald Trump a promis lundi de préserver un lien indestructible entre les Etats-Unis et Israël s'il est élu président le 8 novembre, s'efforçant ainsi de dissiper les doutes nés de sa promesse répétée d'observer un principe de neutralité dans des négociations de paix au Proche-Orient.

L'homme d'affaires, en tête de la course à l'investiture républicaine, s'exprimait devant l'American Israel Public Affairs Committee (AIPAC), un influent groupe de soutien à Israël aux Etats-Unis. Son discours s'est inscrit dans la tonalité de sa journée, consacrée à tenter de convaincre les dirigeants du Parti républicain de renoncer à leurs efforts pour l'empêcher d'accéder à la Maison blanche.

Affirmant qu'Israël est prêt à négocier un accord de paix, Donald Trump a déclaré que les Palestiniens devaient être prêts de leur côté à accepter qu'Israël existerait toujours en tant qu'Etat juif et qu'il serait toujours en mesure de bloquer les attaques contre les Israéliens.

"Les Palestiniens doivent se présenter à la table des négociations en sachant que le lien entre les Etats-Unis et Israël est indestructible", a-t-il dit.

Donald Trump s'est attiré des critiques pour ses précédentes prises de position au sujet du conflit israélo-palestinien. Tout en se définissant comme extrêmement favorable à Israël, il disait jusqu'à présent vouloir adopter une position "neutre" pour favoriser des négociations sur un accord de paix.

Son principal rival pour l'investiture républicaine a pris soin de le rappeler devant l'AIPAC.

"Permettez-moi d'être très, très clair", a dit Ted Cruz. "En tant que président, je ne serai pas neutre. L'Amérique se tiendra sans aucune réserve aux côtés de la nation d'Israël."

La favorite du camp démocrate, Hillary Clinton, a elle aussi profité de son discours devant l'AIPAC pour s'en prendre à Donald Trump.

"Nous avons besoin de constance, pas d'un président qui dit qu'il est neutre le lundi, pro-Israël le mardi et qui sait quoi le mercredi car tout est négociable", a-t-elle déclaré.

Hillary Clinton a aussi attaqué Donald Trump pour sa volonté d'expulser tous les immigrés clandestins des Etats-Unis et d'interdire provisoirement l'entrée de musulmans sur le sol américain.

TRUMP JUGE LA CONTRIBUTION AMÉRICAINE À L'OTAN TROP ÉLEVÉE

"Si vous voyez de l'intolérance, opposez-vous, si vous voyez de la violence, condamnez la, si vous voyez une brute, résistez lui", a-t-elle dit.

Fait rare, Donald Trump s'est exprimé devant l'AIPAC à l'aide d'un prompteur, renonçant pour une fois à son style fait d'improvisation et de formules choc. Tout au long de la journée, ses prises de parole en public étaient dénuées de leur habituelle emphase, ce qui paraissait destiné à lui donner une stature plus présidentielle.

Lors d'une conférence de presse, il s'est présenté comme la meilleure chance républicaine de reprendre la Maison blanche aux démocrates après huit années de présidence de Barack Obama.

A l'occasion d'une rencontre avec les responsables éditoriaux du Washington Post, il a en partie levé le voile sur son équipe de conseillers diplomatiques.

Dans une interview à CNN, il a exposé certaines de ses priorités en matière de politique étrangère. Il a notamment jugé trop élevée la contribution des Etats-Unis à l'Otan et il a annoncé qu'il poursuivrait l'ouverture diplomatique vers Cuba lancée par Barack Obama, alors en visite historique sur l'île.

Donald Trump se trouvait lundi à Washington pour des discussions à huis clos avec des responsables républicains organisées par son principal soutien dans la capitale fédérale des Etats-Unis, le sénateur de l'Alabama Jeff Sessions. Parmi ses interlocuteurs figuraient notamment un ancien président de la Chambre des représentants, Newt Gingrich, des parlementaires ou encore l'ancien sénateur Jim DeMint, qui préside désormais la Heritage Foundation, un influent cercle de réflexion conservateur à Washington.

L'ascension de Donald Trump, qui a fait de sa non-appartenance à la classe politique traditionnelle l'un de ses principaux arguments de campagne, inquiète l'élite républicaine qui s'efforce en vain d'enrayer sa progression.

L'homme d'affaires a déclaré que la direction du parti commettrait une grave erreur si elle encourageait une candidature indépendante pour lui barrer la route de la Maison blanche. Cela signifierait "de manière quasi certaine" la victoire des démocrates le 8 novembre, a-t-il prévenu. (Avec Susan Heavey, Mohammed Zargham, Susan Cornwell, David Morgan et Emily Stephenson; Bertrand Boucey pour le service français)