(Répétition sans changement d'une dépêche transmise dimanche)

* Fox News diffuse jeudi le premier débat national des primaires

* Dix-sept candidats briguent l'investiture du Parti républicain

* Seuls les dix mieux classés dans les sondages auront droit au prime-time

* Donald Trump multiplie les sorties fracassantes

par Yeganeh Torbati et Steve Holland

WASHINGTON, 3 août (Reuters) - A quatre jours du premier débat entre les principaux candidats à l'investiture républicaine, Donald Trump, qui fait la course en tête dans les sondages, a affirmé dimanche qu'il n'avait pas l'intention d'attaquer ses rivaux et a minimisé les attentes, assurant qu'il n'était "pas un débatteur".

La chaîne Fox News retransmettra jeudi en prime-time depuis Cleveland, dans l'Ohio, la première confrontation entre les dix principaux candidats républicains à l'investiture de leur parti en vue de la présidentielle de novembre 2016.

A ce jour, 17 républicains sont en lice; la liste des dix débatteurs sera fixée en fonction de leurs performances dans les sondages nationaux. Les sept autres auront droit eux aussi à une émission mais programmée plus tôt dans la journée, à une heure de moins grande écoute.

Entré en campagne avec fracas mi-juin en dénonçant au passage les clandestins mexicains "violeurs" et "trafiquants de drogue", Donald Trump, qui revendique une fortune supérieure à 10 milliards de dollars, fait actuellement la course en tête.

Un sondage "roulant" réalisé par Ipsos pour Reuters donnait mardi dernier le magnat de l'immobilier et la téléréalité en tête avec 25% de soutien parmi les électeurs républicains, loin devant Jeb Bush, l'ancien gouverneur de Floride et fils et frère d'anciens présidents, mesuré à 12%.

Un nouveau sondage NBC News/Wall Street Journal diffusé dimanche fait de Trump le candidat préféré de 19% des électeurs du "Grand Old Party". Le gouverneur du Wisconsin, Scott Walker, arrive en deuxième place avec un score de 15%. Jeb Bush complète le podium avec 14%.

Parmi les candidats classés au-delà de la dixième place de ce sondage, et donc a priori exclu du débat en prime-time de jeudi, le conservateur chrétien Rick Santorum, qui avait créé la sensation en remportant en 2012 les caucus de l'Iowa, première date de la longue campagne des primaires, est crédité de 1%; Carly Fiorina, l'ancienne PDG du groupe informatique Hewlett-Packard, n'atteint même pas ce score.

"IMAGINEZ UN PILOTE AUTOMOBILE DU CHAMPIONNAT NASCAR

SE PRÉPARANT MENTALEMENT POUR UNE COURSE

EN SACHANT QU'UN DES PILOTES SERA IVRE"

L'émergence de Trump a suscité un certain malaise jusque dans les rangs du Parti républicain, où ses attaques ad hominem passent mal.

Le milliardaire a ainsi reproché à son rival Rick Perry, l'ancien gouverneur du Texas, de porter des lunettes pour paraître plus intelligent. Il a qualifié d'"idiot" qui serait incapable de trouver un emploi dans le secteur privé un autre rival, le sénateur Lindsey Graham, dont il a rendu public le numéro de téléphone portable lors d'un meeting de campagne.

Plus grave, il s'en est pris au sénateur de l'Arizona John McCain, adversaire malheureux de Barack Obama en 2008 et ancien prisonnier de guerre au Vietnam, dont il a remis en cause le statut de "héros de guerre".

Invité dimanche de la chaîne ABC, Donald Trump a indiqué qu'il n'aborderait pas le débat de jeudi sur un mode offensif. "Je ne pense que je vais donner des coups. Je ne vais pas chercher à les attaquer", a-t-il promis.

Il a également rappelé qu'en dépit de ses prestations à la télévision, il n'avait jamais participé à un débat politique. "Vous savez, je ne suis pas un débatteur", a-t-il dit, ajoutant aussitôt: "Ces politiciens, comme je le dis toujours, ils ne sont que dans le discours, pas dans l'action. Ils débattent tout le temps. Moi, je ne débats pas, je construis."

Les conseillers de ses adversaires réfléchissent depuis des jours aux moyens de faire avec la présence de cette encombrante personnalité. "Il faut le traiter comme n'importe quel autre candidat", estime Ron Kaufman, ancien conseiller de Mitt Romney lors de la campagne de 2012 aujourd'hui rallié à Jeb Bush.

Mais la consigne n'est pas évidente. John Weaver, membre de l'équipe de campagne du candidat John Kasich, a récemment écrit sur Twitter: "Imaginez un pilote automobile du championnat NASCAR se préparant mentalement pour une course en sachant qu'un des pilotes sera ivre. Voilà à quoi ressemble la préparation de ce débat."

Son patron l'a rappelé à l'ordre dimanche. "Il n'enverra plus de tweets comme ça. Ce n'est pas ainsi que nous fonctionnons", a dit le gouverneur de l'Ohio, pas assuré de figurer dans le débat du soir.

Fox a promis que tous les candidats serait traités équitablement et sur un pied d'égalité.

LIEN

Pour retrouver un ENCADRE sur les dix-sept candidats déclarés l'investiture républicaine: (avec Doina Chiacu et Andy Sullivan; Henri-Pierre André pour le service français)