Le Public Investment Fund (PIF), le fonds souverain saoudien dont le PDG de Tesla, Elon Musk, a dit qu'il pourrait l'aider à financer un retrait de la Bourse du constructeur de voitures électriques, est en négociations en vue d'investir dans un concurrent en herbe de Tesla, Lucid Motors, ont rapporté dimanche des sources proches du dossier.

Les négociations entre la société non cotée Lucid Motors et le PIF reflètent l'intérêt du fonds souverain du premier exportateur mondial de pétrole pour le secteur des voitures électriques dans le but de diversifier son portefeuille.

Un accord avec Lucid Motors serait également plus adapté aux ressources limitées dont dispose le PIF qui, malgré ses 250 milliards de dollars (environ 220 milliards d'euros) d'actifs, s'est déjà engagé à réaliser des investissements importants, dont un accord pour placer 45 milliards de dollars dans le fonds technologique mené par la japonais SoftBank Group.

PIF et Lucid Motors ont conclu un accord de principe selon lequel PIF pourrait investir plus d'un milliard de dollars dans la société et en prendre le contrôle, selon les sources. Le premier investissement du PIF dans Lucid Motors serait de 500 millions de dollars, avec de nouvelles injections de trésorerie en deux étapes, soumises à la réalisation par Lucid Motors de certains objectifs de production, a précisé l'une des sources.

Ces négociations pourraient encore ne pas aboutir, précisent les sources. Le PIF et Lucid Motors n'étaient pas immédiatement disponibles pour commenter ces informations.

Elon Musk a abasourdi les marchés en annonçant le 7 août envisager de retirer Tesla de la cote. Il a ajouté que le financement d'une telle opération était assuré et précisé lundi dernier qu'il pensait que le PIF pourrait fournir le financement nécessaire, même si des sources proches du dossier ont dit que le fonds saoudien n'était pas intéressé par le projet.

Le PIF a constitué une participation de 5% dans Tesla en début d'année en rachetant des titres sur le marché.

Toutefois, Tesla a chuté de près de 9% vendredi à Wall Street après une interview de son PDG au New York Times dans lequel il affirme qu'il n'a consulté personne avant de publier son tweet évoquant sa volonté de sortir le titre de la cote. Le quotidien a également rapporté que le conseil d'administration cherchait à trouver un numéro deux afin d'alléger la pression qui semble peser lourdement sur les épaules d'Elon Musk.

(Dasha Afanasieva et Harry Brumpton, Juliette Rouillon pour le service français, édité par)