Au sein de la nouvelle société, un pacte d'actionnaires est en cours de négociation. Selon Les Echos, il liera pendant une durée de cinq ans les principaux actionnaires de Suez Environnement, à savoir la Caisse des Dépôts, CNP Assurances, Areva, Crédit agricole et Groupe Bruxelles Lambert (GBL), l'une des holdings du célèbre homme d'affaires belge Albert Frère. A eux tous, ils rassembleront 47% de Suez Environnement. Pendant toute la durée de l'accord, chacun aura un droit de préemption sur celui qui voudrait céder ses parts.

Ceci dit, la rédaction des termes de la préemption fait sourire certains analystes du dossier : chaque vendeur potentiel devra d'abord proposer ses parts aux plus « petits » des membres du pacte, puis à GDF Suez, puis à Suez Environnement, puis éventuellement... au marché.

Gérard Mestrallet tient beaucoup à cette clause qui, pense-t-il, garantit la permanence d'un pôle « Environnement » au sein du groupe. Cependant, il est avéré que l'Elysée, à l'inverse, verrait bien Suez GDF ne s'occuper que d'énergie. Qui d'entre eux deux aura le dernier mot ?

D'ailleurs, d'autres « amis » du président Sarkozy ont déjà fait part, à mots couverts, de leur intérêt pour tout ou partie de cette filiale de Suez : Henri Proglio, le patron de son grand concurrent Veolia Environnement, mais aussi François Pinault sont en embuscade sur le dossier.

En guise de conclusion : quid de la position d'Albert Frère, qui dans le dossier Suez a toujours pesé de tout son poids dans le processus de décision ? Se contentera-t-il d'une petite part dans Suez Environnement, sans poids décisif face à un pacte d'actionnaires hétéroclite ? A suivre...