François Pinault [PPR] va-t-il se mettre au vert avec Suez Environnement ?
C'était une condition imposée par l'Elysée pour la création d'un géant français de l'énergie : la filialisation et la cession partielle de la division de services aux collectivités de Suez (eau et nettoyage principalement), baptisée Suez Environnement. Le nouveau groupe GDF Suez en détiendra 35% des parts. Certes, Gérard Mestrallet, patron de Suez comme du nouvel ensemble, a répété à ceux qui voulaient l'entendre – et aux autres – qu'aucun actif de cette filiale n'était à vendre. Mais tout le monde ne partage pas cet avis...
Ceci dit, la rédaction des termes de la préemption fait sourire certains analystes du dossier : chaque vendeur potentiel devra d'abord proposer ses parts aux plus « petits » des membres du pacte, puis à GDF Suez, puis à Suez Environnement, puis éventuellement... au marché.
Gérard Mestrallet tient beaucoup à cette clause qui, pense-t-il, garantit la permanence d'un pôle « Environnement » au sein du groupe. Cependant, il est avéré que l'Elysée, à l'inverse, verrait bien Suez GDF ne s'occuper que d'énergie. Qui d'entre eux deux aura le dernier mot ?
D'ailleurs, d'autres « amis » du président Sarkozy ont déjà fait part, à mots couverts, de leur intérêt pour tout ou partie de cette filiale de Suez : Henri Proglio, le patron de son grand concurrent Veolia Environnement, mais aussi François Pinault sont en embuscade sur le dossier.
En guise de conclusion : quid de la position d'Albert Frère, qui dans le dossier Suez a toujours pesé de tout son poids dans le processus de décision ? Se contentera-t-il d'une petite part dans Suez Environnement, sans poids décisif face à un pacte d'actionnaires hétéroclite ? A suivre...