Le numéro un mondial des produits laitiers frais et de l'eau en bouteille, également présent dans la nutrition infantile et médicale, estime que l'exercice 2012 se déroulera dans le même contexte macro-économique que 2011.

Ses hypothèses pour 2012 restent basées sur des tendances de consommation toujours difficiles en Europe de l'Ouest et sur l'hypothèse d'une hausse de l'ordre de 5% des coûts des matières, comme au premier semestre 2011.

"L'environnement 2012 est le même qu'au second semestre 2011. Il n'est pas très optimiste mais il n'est pas non plus très pessimiste", a déclaré Franck Riboud, le président de Danone, lors d'une conférence avec des analystes retransmise sur internet.

Dans ce contexte, le groupe vise pour 2012 une croissance de son chiffre d'affaires de 5% à 7%, en données comparables, une marge opérationnelle courante stable en données comparables et un free cash-flow toujours en croissance, atteignant 2 milliards d'euros.

Prié de commenter l'intérêt que pourrait porter Danone aux activités de nutrition infantile de Wyeth, que l'américain Pfizer envisage de céder, Franck Riboud s'est refusé à tout commentaire, tout en soulignant qu'il était toujours intéressé par des actifs qui viendraient consolider le portefeuille du groupe.

Au cours d'une conférence de presse, il a ajouté que Danone avait "la capacité à réaliser des acquisitions mais pas aussi structurante que celle de Numico".

Certains analystes ont valorisé la filiale de préparations pour nourrissons de Wyeth, dont Pfizer a hérité lors du rachat de ce dernier en 2009, entre huit et 10 milliards de dollars. Outre celui de Danone, le nom du suisse Nestlé est régulièrement cité comme un candidat potentiel à son rachat.

Il y a quatre ans, Danone avait vendu ses activités de biscuits à Kraft Foods pour 5,3 milliards d'euros avant de racheter deux activités de nutrition, médicale et infantile, en lançant une OPA de 12,3 milliards d'euros sur le néerlandais Numico.

RÉDUCTIONS DE COÛTS ET BAISSE PONCTUELLE DES PRIX

En 2011, Danone a réduit de 205 millions d'euros sa dette financière nette, à 3.01 milliards d'euros.

Franck Riboud a par ailleurs annoncé que le groupe envisageait de procéder à des réductions de coûts équivalentes à celles réalisées en 2011, soit 500 millions d'euros.

S'agissant des augmentations de prix possibles cette année, il a indiqué qu'elles s'effectueraient "ponctuellement, référence par référence, pays par pays".

L'action Danone affichait vers 14h00 un gain de 1,78% à 49,9 euros, surperformant l'indice sectoriel européen (+0,6%). Elle progresse de 2,65% depuis le début de l'année, ce qui porte sa capitalisation boursière à 3,2 milliards d'euros.

Chez CM-CIC, l'analyste Francis Prêtre estime que les perspectives du groupe "restent minimalistes" mais il souligne aussi que la progression de la marge opérationnelle "est une bonne surprise".

Pour Pierre Tegner, chez Natixis, "la très bonne surprise" est la croissance organique du quatrième trimestre de 7,8%, tirée par l'activité de la branche "eaux".

Danone, dont les marques incluent les yaourts Activia et les eaux Evian, a enregistré en 2011 un résultat opérationnel courant de 2.843 millions d'euros, au regard d'un consensus de 2.796,3 millions, tandis que son bénéfice net courant s'est chiffré à 1.749 millions (consensus 1.755,5 millions).

Le chiffre d'affaires a totalisé sur l'année 19.318 millions d'euros, soit une hausse 7,8% en données comparables, dont 15,7% dans les eaux.

Franck Riboud a reconnu que la croissance de l'activité "eaux" en 2011 n'était pas "soutenable".

Evoquant les perspectives de la coentreprise russe Unimilk, Pierre André Terisse, le directeur financier du groupe, a promis que "la prochaine priorité pour 2012 est le retour à la croissance".

S'agissant des Etats-Unis, il a souligné que le segment du yaourt grec était actuellement le principal moteur de croissance.

"Les Etats-Unis ont connu une révolution en 2011 avec l'émergence du yaourt grec qui a pris plus 30% de la catégorie en seulement deux ans", a noté le directeur financier en précisant que la marque Oikos du groupe avait connu une croissance supérieure à 50% l'an dernier.

édité par Marc Angrand

par Noëlle Mennella