PARIS, 11 décembre (Reuters) - Faciliter les fusions transfrontières entre banques européennes serait bon pour la stabilité financière en leur permettant de mieux diversifier leurs risques et les rendrait plus compétitives, a déclaré lundi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Ouvrant les travaux d'une conférence sur la supervision des banques, il a estimé une nouvelle fois que le secteur financier souffrait de surcapacités en Europe et qu'une consolidation dépassant les frontières nationales était nécessaire.

Pour François Villeroy de Galhau, l'Union bancaire, dans les critères définis par le Comité de Bâle sur la supervision bancaire, doit être considérée comme une zone géograhique unique.

"De plus, nous en sommes au point en Europe où faciliter des fusions transfrontières saines et bien conçues pourrait améliorer la stabilité financière", a-t-il dit.

"Cela permettrait aux banques de mieux diversifier leurs risques, de réaliser des économies d'échelle et d'être plus efficaces", a-t-il ajouté.

"Et comme nous avons renforcé la supervision unique et la résolution des institutions de taille significative, nous ne devons plus craindre le problème des banques 'trop grosses pour faire faillite'", a-t-il ajouté.

"La consolidation transfrontière favoriserait une allocation plus efficace de l'épargne vers les investissements productifs en Europe et placerait les banques européennes en meilleure position dans la concurrence internationale", a encore dit le gouverneur.

Les banquiers se plaignent en privé que les changements incessants de réglementation découragent les fusions dans la zone euro. Ils citent également comme obstacle à de telles opérations les exigences des régulateurs en termes de capital et de liquidités qui s'appliquent encore largement pays par pays et filiale par filiale.

Pour y remédier, François Villeroy de Galhau a proposé le mois dernier que l’Autorité bancaire européenne publie "un recensement exhaustif de l’ensemble des obstacles aux activités et aux fusions transfrontières qui découlent de la réglementation et de la supervision." (Leigh Thomas, Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)