PARIS (Agefi-Dow Jones)-- François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, a invité jeudi à la mesure en matière de crédit, lors de la présentation de ses voeux à la place financière de Paris, en évoquant la possibilité d'une surcharge en fonds propres pour les banques finançant les grandes entreprises françaises les plus endettées.

"Souvent, le gouverneur de la Banque de France invite les banques à faire davantage crédit; ce ne sera pas le cas aujourd'hui!", a déclaré François Villeroy de Galhau dans un texte diffusé en amont de son discours devant la place de Paris. Le crédit aux ménages et aux entreprises augmente de près de 6% chaque année en France. "C'est une bonne nouvelle, mais il faut éviter les excès", a prévenu François Villeroy de Galhau, soulignant la nécessité de "rester vigilant pour assurer la stabilité financière."

Le 15 décembre, le HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) - une autorité macroprudentielle qui rassemble notamment le ministre des Finances, le gouverneur de la Banque de France, le vice-président de l'Autorité de contrôle prudentiel et de régulation (ACPR) et le président de l'Autorité des marchés financiers (AMF) - s'était dit "particulièrement vigilant" au sujet de la hausse de l'endettement des sociétés non financières en France.

Porté par la faiblesse des taux, l'endettement des entreprises françaises non financières représentait 71,8% du produit intérieur brut à la fin du deuxième trimestre, contre 69,2% un an plus tôt, selon des statistiques de la Banque de France.

Dans ce contexte, le HCSF avait annoncé qu'il prévoyait de limiter l'exposition des banques aux grandes entreprises résidentes les plus endettées, à 5% de leurs fonds propres. Cette mesure s'appliquera au 1er juillet après l'accord des autorités européennes.

"Si les risques sur le cycle du crédit devaient perdurer - c'est-à-dire une croissance significativement plus forte que celle justifiée par les fondamentaux économiques - nous nous tenons prêts à agir davantage à tout moment en 2018, dont si nécessaire en activant un "coussin contracyclique" de capital pour les banques", a déclaré François Villeroy de Galhau.

-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed : JEB