PARIS, 6 février (Reuters) - L'hypothèse d'une sortie de l'euro en vue d'une dévaluation d'une éventuelle nouvelle monnaie choisie par la France augmenterait nettement le coût du financement, prévient le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau dans une tribune à paraître dans l'édition de mardi du Figaro.

"Vouloir sortir de l'euro et dévaluer notre monnaie pour être libre de faire plus de déficit, ce serait oublier que le financement de la dette française coûterait nettement plus cher : plus de 30 milliards d'euros par an à terme", souligne-t-il dans ce texte publié à l'occasion des 25 ans de la signature du traité de Maastricht.

François Villeroy de Galhau, également membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), précise que le retard "relatif" de croissance de la France par rapport à la moyenne européenne "n'est pas dû à une discipline budgétaire excessive qu'imposerait la monnaie unique mais bien à l'insuffisance de ses réformes nationales."

La publication de cette tribune intervient alors que la campagne en vue de la présidentielle d'avril-mai en France a connu une accélération ce week-end avec des meetings de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, ainsi que l'investiture de Benoît Hamon pour le PS.

Le Front national est partisan de longue date d'une sortie de la monnaie unique et le candidat de "La France insoumise" préconise quant à lui une sortie des traités européens.

Benoît Hamon souhaite de son côté parvenir à un moratoire sur le pacte de stabilité et de croissance qui fixe les règles budgétaires des membres de l'euro.

Outre la France, l'Allemagne et les Pays-Bas connaîtront également des scrutins majeurs dans les prochains mois, dans un contexte d'euroscepticisme croissant. (Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)