George Soros débouté dans l’affaire Société Générale
Par La Rédaction
Avant de se faire connaître du grand public lors de la crise des monnaies, en 1992, le financier américain était déjà renommé dans le monde de la finance. Par un raccourci un peu rapide, on avait pensé à faire appel à lui pour une affaire trouble autour de la Société Générale. Une charmante attention… qui reste collée à ses souliers depuis plus de 20 ans.
George Soros estimait qu’à l’époque la définition du délit d’initié était tellement vague qu’on ne pouvait lui reprocher de l’avoir commis. La Cour européenne des droits de l’homme a considéré qu’il était normal que les lois aient un degré élevé de généralité, laissant ensuite aux tribunaux le soin de juger au cas par cas.
Flash-back
Petit rappel historique pour ceux qui auraient oublié, les faits, ou qui n’étaient pas nés en 1987. A l’époque, le Premier ministre de François Mitterrand, Jacques Chirac, décide de privatiser la Société Générale. En réponse, plusieurs responsables socialistes et hommes d’affaires tentent un raid boursier afin de « briser » le noyau dur d’actionnaires constitué au sein de la banque.
Le raid – qui échouera – est mené par Georges Pébereau, fondateur du groupe Marceau Investissements. Dans sa recherche de partenaires, Pébereau avait alors contacté George Soros qui avait décliné l’offre. Néanmoins, Soros, informé de l’imminence du raid, avait spéculé sur le titre Société Générale, tirant près de 2,2 millions de dollars de profit.
Soros estime n’avoir pas commis de délit d’initié, l’information obtenue n’étant pas liée directement à son activité professionnelle. Blanchi par la Commission des opérations de Bourse (la COB, ancêtre de l’Autorité des marchés financiers), Soros et plusieurs autres personnalités – Jean-Charles Naouri, Samir Traboulsi et Jean-Pierre Peyraud – avaient finalement été poursuivies, notamment pour délit d’initié.
Après le plus long marathon judiciaire de l’histoire juridique française, tous les protagonistes furent soit amnistiés, soit relaxés. Sauf un, George Soros, condamné après cassation à payer une amende de 940 500 euros, correspondant aux plus-values réalisées sur les titres acquis en France.
Il semblera toujours difficile de trier le vrai du faux dans une affaire aussi complexe, étalée sur plus de 20 ans. Mais on peut comprendre que George Soros ait été quelque peu froissé de passer pour le seul « malfaiteur » de cette rocambolesque affaire politico judiciaire des années Mitterrand.