Le patron de Soros Fund Management s'exprimait sur la chaîne de télévision polonaise TVN24 sur cette crise « pas comme les autres », qui marque « la fin d'une époque ». Celle où le système financier était fondé « sur de fausses hypothèses que les marchés pouvaient indépendamment regagner leur équilibre, et que le système pouvait s'autoréguler ». Venant d'un investisseur ayant bâti sa fortune dans le milieu des devises et des hedge funds, l'aveu a de quoi surprendre.

George Soros est même allé plus loin en dénonçant les CDS (Credit default swaps), qu'il assimile à des « instruments de destruction qui devraient être proscrits » (Lefigaro.fr, 22/06). Le milliardaire appelle de ses vœux des mesures de règlementation de l'économie afin de contrôler les bulles spéculatives des différents marchés. Quitte à faire intervenir les Etats, a-t-il ajouté sans sourciller.

Attentif à des opportunités en Chine
Contrôler les marchés du monde entier, une ambition irréaliste ? « Si nous y parvenons, alors la mondialisation telle que nous la connaissons sera terminée », affirme-t-il. Désormais, « la question est de savoir ce qui va se passer dans le futur ».

Ce qui est sûr, c'est que George Soros est toujours très attentif à l'évolution de l'économie chinoise. D'après lui, la Chine est tout à fait capable d'équilibrer ses comptes extérieurs et de réaliser des investissements de relance en s'appuyant sur son bilan financier. Il a concédé que les exportations chinoises, dont dépendent une bonne partie du PIB, ont souffert (-26,4% en mai).

Néanmoins, il juge que les investissements chinois à l'étranger et les mesures pour financer les exportations en accordant des soutiens financiers sont de nature à contribuer au redressement de l'économie du pays. Sans se livrer précisément, George Soros a confié qu'il examine des opportunités d'investissement en Chine.