George Soros et John Paulson se délestent de leurs avoirs en action pour investir dans l'or. John Paulson aurait même investi, selon le Monde, le tiers de ses 35 milliards de dollars d'actifs dans cette valeur refuge. Connaissant l'expérience des deux hommes, on se doute que cet arbitrage ne manque pas de pertinence.

Et pour cause ; le cours de l'or s'est s'envolé, en début de semaine, pour dépasser son plus haut historique. Le dernier record datait du 21 juin dernier. Le métal jaune avait alors atteint 1 267 dollars l'once. Cette fois ci, l'once cotait à 1 274,95 dollars ! En un an, l'once d'or a gagné 25%.

Pendant ce temps, les performances réalisées sur les marchés boursiers européens et américains restent médiocres. L'incertitude liée à la reprise économique continue de pénaliser le CAC 40 et le Dow Jones.

Le 9 septembre, le rapport intérimaire des perspectives économiques de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) n'a pas contribué à sortir les marchés de leur inertie. Sur le site de l'OCDE, on peut ainsi lire que "Dans les pays du G7, la croissance devrait s'établir à 1,6 % de taux annuel environ au deuxième semestre 2010, contre une projection initiale de 2,5% dans l'édition de mai des Perspectives économiques de l'OCDE."

Ce ralentissement de l'activité économique n'est certes pas très réjouissant. Cependant peut-il suffire à expliquer une telle dégradation du marché boursier ?

Quelles autres raisons peuvent expliquer l'envolée de l'or ?
Certains mettent en exergue les incertitudes économiques qui poussent les investisseurs à se réfugier dans des actifs jugés plus sûrs.

D'autres raisons sont invoquées, la faiblesse de la monnaie américaine notamment. En début de semaine, le billet vert a en effet chuté face à l'euro, le yen et le Franc suisse. Enfin, la demande accrue d'or est un facteur essentiel dans la compréhension de ce niveau record. La banque centrale du Bangladesh a, récemment, acheté 10 tonnes d'or au FMI, de quoi soutenir le prix du métal jaune, sans parler de la demande soutenue du secteur de la bijouterie indien.

Soit dit en passant, l'or n'est pas le seul métal précieux à profiter de la peur entourant la reprise économique mondiale. Les investisseurs sont décidément friands de valeurs refuges : le cours de l'argent s'est également envolé, dépassant les 20 dollars, son plus haut niveau depuis mars 2008 où il cotait à 20,65.