par Agnieszka Flak

ROZZANO, Italie, 25 mai (Reuters) - Les actionnaires de Telecom Italia ont approuvé mercredi le plan de rémunération du nouvel administrateur délégué, Flavio Cattaneo, malgré les critiques de certains investisseurs contre le montant d'une prime d'objectifs exceptionnelle susceptible d'atteindre 40 millions d'euros.

Flavio Cattaneo devrait percevoir un salaire annuel de 1,4 million d'euros à la tête de l'opérateur télécoms italien et une prime représentant entre 50% et 150% de ce salaire si Telecom Italia atteint ses objectifs stratégiques.

Les actionnaires ont aussi approuvé un plan de rémunération exceptionnelle qui pourrait permettre à Flavio Cattaneo de recevoir une prime supplémentaire pouvant atteindre 40 millions d'euros si les objectifs sont dépassés.

Les cabinets de conseil Glass Lewis et ISS avaient exhorté les actionnaires à rejeter cette disposition, critiquant le fait que cette dernière était liée à des objectifs de court terme et qu'une prime était garantie même en cas de départ prématuré de l'administrateur délégué.

Le résultat du vote a été fortement influencé par Vivendi , premier actionnaire de Telecom Italia avec 24,7% du capital.

Arnaud de Puyfontaine, président du directoire du groupe français, a déclaré lors de cette assemblée que le plan de rémunération des dirigeants de Telecom Italia allait dans le sens de l'intérêt des actionnaires.

En incluant Vivendi, des actionnaires représentant 37% du capital de Telecom Italia ont voté en faveur de la mesure. Mais environ 23% ont voté contre, ce qui illustre à nouveau l'irritation de certains investisseurs face aux niveaux de rémunération de dirigeants de grands groupes, comme chez Volkswagen ou Renault.

RESTRUCTURER LA FILIALE BRÉSILIENNE

Flavio Cattaneo a succédé à Marco Patuano, qui a démissionné en mars en raison, selon des sources, de désaccords stratégiques avec Vivendi.

Un mois seulement après son arrivée à la tête de Telecom Italia, le nouvel administrateur délégué s'est engagé à quasiment tripler les réductions de coûts afin d'améliorer la rentabilité de l'ancien monopole italien des télécoms, lourdement endetté.

Flavio Cattaneo a déclaré mercredi que, au-delà de l'Italie, le groupe allait se concentrer sur la restructuration de sa filiale TIM Participações au Brésil, pays plongé dans une profonde récession économique doublée d'une crise institutionnelle. Il a ajouté que le moment n'était pas favorable pour décider un éventuel retrait de Telecom Italia de ce pays.

"D'abord nous la restructurons et ensuite nous déciderons de vendre ou non", a-t-il dit.

Selon des sources, le sort de cette filiale brésilienne a été à l'origine de frictions entre Vivendi, désireux de s'en séparer, et Marco Patuano, qui la considérait comme un actif stratégique.

Arnaud de Puyfontaine a répété qu'une augmentation de capital n'était pas nécessaire pour Telecom Italia tandis que le président du conseil d'administration, Giuseppe Recchi, a déclaré que l'opérateur pourrait vendre des participations minoritaires dans certaines sociétés qu'il contrôle afin de réduire son endettement.

Giuseppe Recchi a ajouté que Telecom Italia n'était pas troublé par les projets concurrents de ceux de l'opérateur pour développer l'internet haut débit en Italie, notamment celui de l'électricien public Enel.

Flavio Cattaneo a déclaré que Telecom Italia pourrait éventuellement envisager une collaboration avec Enel. (avec Stefano Bernabei; Bertrand Boucey pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Telecom Italia SpA, Vivendi