Lundi dernier au Havre, le spectacle était d'abord sur l'eau avec le baptême du porte conteneurs « Christophe Colomb », véritable « A380 des mers » avec une capacité supérieure à 13 000 conteneurs. D'une hauteur de 65 mètres pour 50 m de large, le navire effectuera des liaisons Europe-Asie.

CMA CGM mise sur ce porte-conteneurs de nouvelle génération pour redresser ses comptes, plombés par une dette de 6,17 milliards de dollars au 1er trimestre 2010. Pour combler ce trou, le groupe s'était résolu à ouvrir son capital, tout en gardant le contrôle. En 2009, CMA CGM a du en outre consentir à l'arrivée d'un directeur général étranger pour s'assurer le soutien d'un pool bancaire (Les Echos, 13/07).

Des conditions « inacceptables »
C'est dans ce contexte que le Fonds stratégique d'investissement (FSI) s'est engagé à investir dans CMA CGM, à condition qu'un autre partenaire le suive. Plusieurs candidats étaient en lice, dont le fonds Qatari Holdings, jugé « sérieux et crédible » par le FSI.

Jacques Saadé a pourtant rompu les discussions avec le fonds qatari, invoquant ses conditions « inacceptables ». Le président fondateur de CMA CGM souhaite néanmoins conclure rapidement les discussions avec le FSI et un autre investisseur.

Ce coup de théâtre n'a pas été du goût du FSI, qui ne souhaite pas s'engager seul dans la recapitalisation du groupe : « Il n'y aura pas d'accord sans compromis. Seul un co-investissement minoritaire auprès d'un ou plusieurs investisseurs extérieurs est possible ».

Si Jacques Saadé semble si sûr de lui, c'est que les comptes de CMA CGM semblent revenir dans le vert. « Le résultat positif du premier semestre 2010 comblera la perte du premier semestre 2009 », explique l'armateur.