Bernard Fornas, président de Cartier, avait indiqué en janvier que le groupe a connu un ralentissement « normal » en 2008. Le groupe de luxe a en effet dévoilé un chiffre d'affaires de 1,55 milliard d'euros pour les trois derniers mois de l'année 2008, soit une baisse de 7% sur un an. Richemont est devenu un groupe intégralement dédié au luxe au cours, avec la scission de ses intérêts dans British American Tobacco.

Le groupe réfléchit à quelle réponse apporter à la gravité de la crise et à la baisse de la demande. Pour l'heure, Richemont n'a pas annoncé de licenciement, mais a opté pour le chômage partiel. Les employés du site de Villars-sur-Glâne (Suisse) sont ainsi mis au chômage partiel. Cette solution « nous permet de réduire la production sans perdre des effectifs », souligne un porte-parole du groupe horloger.

A l'automne déjà, Richemont avait renoncé à recourir à des intérimaires sur son site de La Chaux-de-Fonds. « Nous avons également soldé les vacances du personnel de manière à absorber le ralentissement sans heurts particuliers ».

Des suppressions d'emplois chez Roger Dubuis
Le groupe horloger entend par ailleurs restructurer sa marque Roger Dubuis, ce qui se traduira par près de 70 suppressions d'emplois, sur les quelque 400 postes de la maison. La mesure concerne 15% du personnel, selon L'Agefi. L'entreprise connaissait déjà des difficultés financières majeures lors de sa reprise, en 2007, auprès de Carlos Dias.

Evoquant l'année en cours, Bernard Fornas est resté prudent : « La question de la durée de la crise demeure totalement floue, ce qui rend toute prévision extrêmement difficile ». Même son de cloche chez Richemont : « Nous devons supposer qu'il n'y aura pas d'amélioration significative dans un avenir proche et avons l'intention de nous adapter à cette situation ».

Le marché mondial du luxe, estimé à environ 175 milliards d'euros, pourrait connaître en 2009 sa première récession depuis six ans, selon le cabinet Bain & Co.