Une telle initiative de la part du géant chinois du commerce en ligne donnerait un puissant coup de pouce à la place financière de Hong Kong, qui s'apprête à autoriser la cotation d'actions à double catégorie.

Jack Ma s'est exprimé lundi à Hong Kong en réaction à des déclarations de la dirigeante de la ville, Carrie Lam, au sujet de ses espoirs de voir Alibaba envisager une cotation à la Bourse locale, a dit une porte-parole du groupe chinois.

"Oser parler de cette manière, cela représente un engagement fort, donc nous allons assurément réfléchir sérieusement au marché de Hong Kong", a dit Jack Ma, cité par Alibaba, en réaction au discours de Carrie Lam.

Une porte-parole d'Alibaba a dit n'avoir aucun détail à ajouter quant aux implications éventuelles de cette déclaration.

Interrogé par la presse mardi après sa rencontre avec le président français Emmanuel Macron à Pékin, Jack Ma a dit qu'Alibaba envisageait de coter des filiales à Hong Kong. Il n'a pas fourni de précisions.

Alibaba s'est introduit en 2014 à la Bourse de New York, une opération de 25 milliards de dollars, après le refus de Hong Kong, qu'il privilégiait, d'accepter sa structure de gouvernance dans laquelle un groupe autodésigné de dirigeants contrôle la majorité des nominations au conseil d'administration.

La Bourse de Hong Kong s'apprête désormais à modifier ses règles pour autoriser les actions à double catégorie, l'objectif étant d'essayer de rivaliser avec New York pour attirer les plus grosses IPO chinoises. Le recours à des catégories différenciées permet d'allouer des droits de vote distincts en fonction du type d'actions, ce qui constitue un modèle de gouvernance souvent privilégié dans le secteur des nouvelles technologies.

Environ 16,23 millions d'actions Alibaba ont été échangées lundi sur le Nasdaq pour une valeur supérieure à 3 milliards de dollars (2,51 milliards d'euros), selon les calculs de Reuters.

Ces chiffres sont à comparer à la valeur moyenne des échanges quotidiens traités par l'opérateur de la Bourse de Hong Kong (HKEX) en 2017, qui a atteint 88,2 milliards de dollars de Hong Kong (9,45 milliards d'euros).

(Brenda Goh et Jennifer Hughes, avec Michel Rose à Pékin; Bertrand Boucey pour le service français)