L'équipementier automobile, qui attend cette année une baisse de 4% de la production automobile sur le continent mais une hausse de 1% à l'échelle mondiale grâce à l'Asie et aux Etats-Unis, anticipe une amélioration du marché européen au second semestre.

"Le niveau record de nos prises de commandes, porté par un portefeuille de produits innovants et le développement de nos activités en Asie et dans les pays émergents, nous rend confiants quant à notre capacité à afficher, au cours des prochaines années, une croissance organique forte et rentable", a indiqué Jacques Aschenbroich, directeur général de Valeo, cité dans le communiqué.

Vers 10h45, l'action Valeo gagne 1,25% à 41,04 euros, revenu de son plus haut du jour de 41,50.

"La perspective d'une reprise sur la deuxième partie de l'année reste le coeur du débat, et nous pensons que les prévisions bâties sur ce scénario pourraient s'avérer trop optimistes", commente David Arnold, analyste automobile chez Crédit suisse, dans une note de recherche.

Les prises de commandes ont atteint l'an dernier 15,8 milliards d'euros, tirées par des produits comme les systèmes de "stop & start" qui permettent de réduire la consommation des véhicules ou par les instruments d'aide à la conduite.

L'Asie a représenté l'an dernier 27% du chiffre d'affaires première monte -qui exclut les ventes d'accessoires et pièces de rechange- contre 22% en 2011, tandis que la part de l'Europe occidentale est passée de 44% à 38%. Le poids du marché asiatique est appelé mécaniquement a croître encore puisque le continent représente désormais plus du tiers des prises de commandes du groupe.

"Il fallait absolument qu'on sorte de ce que j'appelle le siphon européen, l'Europe est en crise (...) et notre volonté était de sortir de ce pré carré européen, on l'a fait à marche forcée", a souligné Jacques Aschenbroich au cours d'une conférence de presse.

Il a ajouté que la Chine, où le groupe comptera prochainement 26 usines, pourrait devenir le premier pays par les effectifs, devant la France, dès 2014.

PAS DE RESTRUCTURATION EN EUROPE

Pour mener cette stratégie, Valeo a augmenté ses investissements l'an dernier à 857 millions d'euros, contre 666 millions en 2011, notamment pour ouvrir de nouveaux sites. Le cash flow libre est par conséquent tombé à 81 millions d'euros, contre 232 millions l'année précédente, tandis que la dette a augmenté de 240 millions d'euros à 763 millions.

La marge opérationnelle a progressé de 3% en valeur à 6,2% d'un chiffre d'affaires de 11,8 milliards d'euros (+8,2%). Pour les seules ventes de première monte aux constructeurs, le premier semestre (+6%) a contrasté avec le second (-1%), mais Valeo a réussi à maintenir à peu près sa marge opérationnelle stable d'un semestre sur l'autre.

Malgré un repli sur l'année de 11% du résultat net, part du groupe, à 380 millions d'euros et un tassement de la marge opérationnelle en pourcentage (6,5% en 2011), Valeo a proposé de verser un dividende de 1,50 euro par action (+7%) et maintenu son objectif d'une marge supérieure à 7% sur le moyen terme.

"C'est un objectif qu'on continue d'avoir, il ne sera peut-être pas respecté en 2015 comme on le pensait à l'origine, mais ça reste notre modèle de croissance", a précisé Jacques Aschenbroich.

Interrogé sur les éventuels ajustements requis en Europe pour faire face à la baisse de la production, il a répondu que Valeo disposait actuellement de la souplesse nécessaire grâce à ses intérimaires.

"Nous n'avons pas besoin à ce stade d'une restructuration forte de nos opérations européennes", a-t-il ajouté.

Edité par Catherine Monin

par Gilles Guillaume