SAN FRANCISCO, 19 décembre (Reuters) - Il est probable que l'inflation des Etats-Unis restera en 2015 "bien en deçà" de l'objectif de 2% de la Réserve fédérale mais cela n'empêchera pas cette dernière de relever les taux d'intérêt, a déclaré vendredi John Williams, président de la Fed de San Francisco.

"A ce stade, je dirais que le mois de juin 2015 paraît un point de départ raisonnable pour commencer à envisager un début de hausse des taux", a-t-il dit sur Bloomberg Radio.

John Williams, considéré comme un centriste dont les positions sont conformes à celles de Janet Yellen, présidente de la Fed, disposera l'année prochaine d'un droit de vote au sein du comité de politique monétaire de la banque centrale américaine.

La Réserve fédérale a clairement laissé entendre mercredi qu'elle s'apprêtait à relever ses taux d'intérêt dans le courant de l'année prochaine, en modifiant dans son communiqué son engagement à conserver ces taux à un niveau proche de zéro pendant une "période considérable".

A l'issue de sa dernière réunion de comité de politique monétaire de l'année, la banque centrale américaine a modifié les perspectives à long terme de sa politique monétaire, disant désormais qu'elle adopterait un positionnement "patient" en vue d'une hausse du coût de l'argent.

Lors d'une conférence de presse, Janet Yellen, présidente de la Fed avait précisé que derrière le terme "patient", il fallait comprendre qu'il n'y aurait vraisemblablement pas de hausse de taux lors des "deux prochaines réunions au moins", soit pas avant le mois d'avril de l'année prochaine.

John Williams a confirmé que la Fed se rapprochait d'une hausse des taux mais qu'il ne fallait pas s'y attendre au cours des prochains mois.

Jeffrey Lacker, président de la Fed de Richmond, a également dit que les taux d'intérêt seraient relevés cette année au vu de la bonne santé de l'économie américaine.

John Williams a dit par le passé qu'il souhaitait voir des signes montrant que l'inflation se rapprochait de l'objectif de 2% fixé par la Fed avant de voter en faveur d'une des taux.

Mais la chute des cours de pétrole observée ces six derniers mois exerce une pression baissière sur les prix à la consommation, ce qui devrait favoriser les dépenses des ménages.

"Il faut regarder au-delà des fluctuations à court terme, penser à ce qui se passera dans un an ou deux et imaginer où en sera l'économie. Il faut un ou deux pour que les effets d'une politique monétaire se fassent pleinement sentir", a souligné John Williams.

Jeffrey Lacker a estimé pour sa part que la Fed devait agir sur les taux avant que l'inflation ne commence à remonter, pas après.

S'exprimant evant la chambre de commerce de Charlotte (Caroline du Nord), il a ajouté vouloir disposer "d'un peu plus" de données avant de se décider à voter en faveur d'une hausse des taux. (Ann Saphir, avec la contribution de Michael Flaherty à Charlotte, Benoît Van Overstraeten pour le service français)