La Chine va devenir l'an prochain le premier marché du groupe JCDecaux devant la France, en raison de son urbanisation accélérée et de l'attrait pour la publicité digitale dans le pays, a déclaré jeudi à Reuters Jean-Charles Decaux, co-président exécutif du groupe d'affichage publicitaire.

JCDecaux affiche depuis le début de l'année une forte croissance, qui contraste avec celles, décevantes, de grands groupes publicitaires comme WPP et Publicis, pénalisés par le développement de la publicité en ligne.

La signature en juin dernier d'un contrat portant sur la concession publicitaire du terminal 2 de l'aéroport international de Canton-Baiyun (GBIA) va permettre à JCDecaux d'accélérer son développement en Chine l'an prochain.

"C’est l’année (2018) où la Chine devrait devenir notre premier pays dans le monde", a déclaré Jean-Charles Decaux en marge de la conférence annuelle sur les TMT organisée par Morgan Stanley à Barcelone.

La France, berceau du groupe fondé en 1964 par Jean-Claude Decaux, le père de Jean-Charles, représentait l'an dernier 18,5% du chiffre d'affaires ajusté de 3,4 milliards d'euros du groupe, occupant ainsi la première place devant la Chine et le Royaume-Uni.

Le titre du groupe a progressé de plus de 18% en Bourse depuis le début de l'année, portant sa capitalisation boursière à quelque sept milliards d'euros, alors que ceux de Publicis, Omnicom et WPP ont perdu entre 19% et 30%.

"C'est au moment où le secteur est un peu chahuté que JCDecaux devient une valeur refuge pour les annonceurs", a observé son co-président.

Le groupe, toujours contrôlé par la famille fondatrice, souhaite également accélérer son développement aux Etats-Unis, qui représentait actuellement 8% de son activité.

Pour y parvenir, une des options pourrait consister à profiter du solide bilan financier du groupe pour racheter l'un de ses petits concurrents américains, Clear Channel Outdoor (CCO) ou Outfront Media, a-t-il observé.

"C’est quelque chose qui, d’un point de vue stratégique, fait du sens", a-t-il réaffirmé, soulignant toutefois que tout était une question de prix.

(Jean-Michel Bélot pour la version française, édité par Véronique Tison)

par Mathieu Rosemain