Le Stade des Lumières verra-t-il (enfin) le jour ? Le projet est bloqué depuis de longs mois par le gouvernement d’une part, et le maire (PS) de Lyon, Gérard Collomb, d’autre part. Au cœur du conflit, la Déclaration d’intérêt public (DIP) du projet. L’Etat estime qu’une révision du Plan local d’urbanisme (PLU) est nécessaire avant de déclarer le projet d’intérêt public, dans la perspective de l’organisation de l’Euro 2016 en France. De son côté, le maire de Lyon juge au contraire que la DIP doit précéder une révision du PLU.

La DIG du futur stade de Lyon est pourtant signée par Matignon depuis … juillet 2010. Mais le gouvernement invoque « des raisons techniques et non politiques » pour justifier le blocage du dossier. Très impliqué dans le projet, dans lequel il a déjà investi 15 millions d’euros, Jean-Michel Aulas s’impatiente. Selon lui, en l’absence « de raison légitime » pour bloquer ce dossier « exemplaire », il convient de publier rapidement l’arrêté de la DIG et de démarrer les enquêtes publiques.

La France « championne du monde des projets bloqués »
Dans Le Monde, le président de l’Olympique lyonnais (OL) souligne que la réalisation du stade des Lumières constitue « un formidable facteur d’accélération pour l’Est lyonnais », « tant en termes de création d’emplois que de retombées économiques et d’aménagement du territoire ». Jean-Michel Aulas prévient que si le stade des Lumières (60 000 places) ne voit pas le jour, la deuxième ville française ne sera pas en mesure d’accueillir des matchs de l’Euro 2016.

Lassé de voir ce projet s’enliser, le président de l’OL déplore que « la France est en train de devenir le champion mondial des projets d’intérêt général bloqués ». Et de citer l’exemple de François Pinault, qui a fini par renoncer à son projet d’implanter un musée d’art contemporain à Boulogne-Billancourt (92), faute d’obtenir un permis de construire. Le milliardaire s’est tourné vers l’Italie, où la mairie de Venise lui a accordé le précieux document en quelques jours.