* Un stade payé par des partenaires privés

* Les accès ont été financés par le public

* Un équipement modulable et multifonctionnel

par Catherine Lagrange

DECINES, Rhône, 5 octobre (Reuters) - Les 1.100 ouvriers qui travaillent encore sur le chantier pharaonique du futur stade de l'Olympique lyonnais attaquent les finitions d'un équipement hors norme qui ouvrira ses portes le 6 janvier prochain après 30 mois de travaux.

A Décines, en banlieue lyonnaise, ce complexe sportif et de loisirs "à l'anglaise" est composé, sur 45 hectares, du futur grand Stade de 56.000 places, d'un centre d'entraînement, d'un centre de loisirs, d'un hôtel haut de gamme, de 20.000 m2 de bureaux, d'un musée, d'un centre de remise en forme et d'une boutique de 750 m2 consacrée aux produits dérivés de l'OL.

"Il nous faut maintenant rentabiliser tout ça", a déclaré lundi Jean-Michel Aulas, président de l'Olympique Lyonnais et actionnaire du Grand Stade, en conduisant la visite du chantier.

"Ce complexe sera ouvert 365 jours par an, va fonctionner à l'année, ce sera un vrai lieu de vie qui accueillera les matchs et les entraînements de foot, mais également de rugby ainsi que des grands concerts et des spectacles", a expliqué le fondateur de Cegid Group, société de gestion informatique.

Financé à hauteur de 450 millions par le privé (OL et partenaires) et de 200 millions par le public pour les accès, le complexe du Grand Stade de l'OL est présenté comme le plus moderne et le mieux équipé d'Europe.

Les joueurs entreront dans l'enceinte directement en bus ou en voiture et leurs vestiaires comprennent des salles de soins, de massages et de musculation pour les deux équipes.

La pelouse hybride en "natural grass", chauffée et dopée aux rayons UV, sera composée de gazon naturel planté dans du liège afin de permettre aux racines de rester ancrées et d'accueillir sans dégâts les matchs de rugby ainsi que les concerts.

UN STADE "CONNECTÉ"

L'accès se fera par l'intermédiaire d'une nouvelle ligne de tramway ou par voiture, avec des parkings reliés par navettes au stade, et 58 buvettes cotoieront une brasserie confiée au groupe Bocuse, la star gastronomique locale.

Le futur Grand Stade de l'OL est aussi présenté comme le plus connecté de France, équipé de quelques 25.000 bornes wi-fi, mais également d'applications permettant de sélectionner l'une des 18 caméras et de repasser un ralenti, de commander et de payer à l'avance un en-cas pour la mi-temps.

Le Grand Stade, modulable à 25.00 places avec fermeture du haut de l'édifice peut également se transformer en salle de concert avec un système de scène escamotable.

"Ce sera la plus grande salle de concert de France", a précisé Patrick Illioud, PDG de l'OL en charge du Grand Stade

Sur le plan de l'emploi, ce chantier hors du commun, confié au groupe de BTP Vinci, a mobilisé 2.000 personnes et 1.500 personnes seront encore sollicitées dans les trois mois qui viennent pour tenir les dates de livraison.

Il emploiera ensuite 800 permanents et 800 personnes occasionnelles comme les stadiers.

Jean-Michel Aulas a précisé que les 450 millions d'investissements privés étaient apportés pour 200 millions par lui-même et l'homme d'affaires Jérôme Seydoux, le reste étant financé par l'emprunt.

Gérard Collomb, président de la Métropole lyonnaise, qui a également porté le projet malgré les hostilités locales, y voit "un outil de rayonnement de l'agglomération à l'international, qui profitera à tous les habitants de l'agglomération".

"Nous avons réalisé cet équipement selon un mode de financement nouveau, nous sommes des pionniers, nous montrons une voie qui devrait être utilisée pour de nombreux équipements en France", s'est-il réjoui.

Le Grand Stade de l'OL sera mis en lumière le 3 décembre, livré le 6 janvier pour accueillir son premier match le 9 janvier, puis six matches de l'Euro 2016. (Edité par Yves Clarisse)

Valeurs citées dans l'article : OL GROUPE, Vinci