ATHENES - La Grèce est très proche d'un accord avec ses créanciers internationaux sur le déblocage de la dernière tranche du plan d'aide et le pays n'a nullement l'intention de réutiliser la drachme comme devise, a déclaré hier le ministre des Finances Yanis Varoufakis.

"Je pense que nous sommes très proches (d'un accord) (...) disons dans une semaine(...)", a-t-il dit sur une chaîne de télévision grecque.

S'exprimant plus tôt devant la Fédération industrielle grecque, Yanis Varoufakis avait suggéré que ce soit le Mécanisme européen de stabilité (MES), le fonds d'urgence de la zone euro, qui paye pour les 27 milliards d'euros d'obligations souveraines grecques, détenues par la BCE, qui arrivent à maturité en juillet et en août.

"L'Etat grec remboursera ensuite le MES sur le long terme après un accord avec nos créanciers", avait-il ajouté.

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BAGDAD - Une colonne de 3.000 miliciens chiites a atteint hier une base militaire située à une trentaine de kilomètres de Ramadi, capitale de la province d'Anbar tombée dimanche aux mains des combattants de l'Etat islamique. Au même moment, les djihadistes de l'EI progressaient en direction de cette base.

L'EI a infligé un revers sans précédent cette année aux forces gouvernementales irakiennes en s'emparant de Ramadi, à 110 km à l'ouest de Bagdad. Le Premier ministre irakien Haïdar al Abadi, jusque-là réticent à impliquer des milices chiites au coeur du pays sunnite irakien par crainte d'affrontements confessionnels, a cette fois demandé leur soutien.

Près de 25.000 personnes ont fui Ramadi, selon l'antenne irakienne du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'Onu. Les Nations unies et d'autres organisations ont commencé à leur distribuer des vivres et à dresser des camps pour les accueillir mais les fonds commencent à manquer et les stocks de nourriture sont pratiquement épuisés, souligne-t-elle.

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ADEN - Les raids aériens de la coalition conduite par l'Arabie saoudite contre les miliciens Houthis ont repris hier à Aden après l'expiration d'une trêve humanitaire de cinq jours.

A Ryad, le ministre yéménite en exil des Affaires étrangères, Reyad Yassine Abdallah, a affirmé que les frappes de la coalition avaient repris parce que les miliciens chiites et leurs alliés n'avaient pas respecté ce cessez-le-feu.

"Le fait est que les rebelles Houthis n'ont pas respecté le cessez-le-feu. Ils ont continué de se battre contre des civils. Nous l'avions déjà dit: s'ils recommençaient, nous recommencerions", a-t-il dit à Reuters par téléphone.

Il a ajouté que dans la détermination des cibles, le commandement de la coalition épargnerait cependant l'aéroport de Sanaa, la capitale, de même que les installations portuaires d'Aden et de Hodeïda pour laisser l'aide arriver dans le pays.

La coalition, a-t-il ajouté, n'envisage pas de répondre favorablement à l'appel à un nouveau cessez-le-feu lancé par les Nations unies.

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BUJUMBURA - Le ministre burundais de la Défense, Pontien Gaciyubwenge, et son collègue aux Affaires étrangères, Laurent Kavakure, ont été limogés, cinq jours après l'échec d'un coup d'Etat contre le président Pierre Nkurunziza.

De petits groupes de manifestants sont redescendus hier dans les rues de la capitale, Bujumbura, pour dénoncer la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, candidature qui, selon l'opposition, viole la Constitution et les accords de paix d'Arusha qui ont mis fin la guerre civile de 1993-2005.

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PARIS - Toujours soumis au feu roulant des critiques contre sa réforme du collège, le gouvernement affronte aujourd'hui la contestation de 80% du monde enseignant, un électorat dont François Hollande a perdu majoritairement la confiance.

Une intersyndicale appelle les enseignants à faire grève et à manifester pour protester contre une réforme qui, "sans répondre aux véritables besoins du collège (...) ne ferait qu'engendrer davantage d'inégalités".

Le Premier ministre Manuel Valls s'affiche désormais en première ligne pour défendre la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, qui a réaffirmé dimanche sa détermination à appliquer la réforme en 2016 face aux "contre-vérités".

Malgré l'opposition de 61% des Français à la réforme, adoptée le 10 avril par le Conseil supérieur de l'Education par 51 voix contre 25, l'exécutif, d'abord lent à riposter à l'image du chef de l'Etat, prend le risque d'un nouveau conflit dur après la querelle sur les rythmes scolaires.

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RENNES - Les deux policiers jugés pour non assistance à personne en danger après la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois en 2005, drame qui avait embrasé les banlieues françaises, ont été relaxés par le tribunal correctionnel de Rennes. Il leur était reproché de n'avoir pas tenté de porter secours ou de n'avoir pas prévenu les services d'assistance alors que les deux adolescents s'étaient réfugiés dans un site EDF après une course-poursuite avec les forces de l'ordre.

Le 27 octobre 2005, Bouna Traoré, 15 ans, et Zyed Benna, 17 ans, avaient trouvé la mort après s'être réfugiés dans un transformateur électrique. Un troisième jeune, Muhittin Altun, 17 ans, qui les accompagnait, avait été grièvement blessé.

Trois semaines de violences avaient suivi dans les banlieues, avec un bilan de 300 bâtiments et 10.000 véhicules incendiés, 130 policiers et émeutiers blessés, ce qui avait conduit à l'instauration de l'état d'urgence pour la première fois depuis la guerre d'Algérie.

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PARIS - L'avocat de Jérôme Kerviel a annoncé hier avoir demandé la révision du procès de l'ex-courtier de la Société générale après la publication de déclarations d'une commandante de police qui dit avoir la certitude que la banque ne pouvait ignorer ses agissements.

La demande "a été déposée à la cour de révision" la semaine dernière, a déclaré Me David Koubbi sur RTL. "La loi permet à la défense de le faire lorsqu'un élément nouveau vient faire douter de la culpabilité du condamné".

Or "là, nous sommes en train de parler de la pierre centrale du dossier qui s'effondre par ce témoignage de cette commandante de police", a-t-il estimé.

Auditionnée dans le cadre d'une information judiciaire pour "faux, usage de faux et escroquerie au jugement" ouverte en 2014 à la suite de plaintes déposées par Jérôme Kerviel, la policière chargée de l'enquête aurait déclaré le 9 avril avoir eu le sentiment d'être "instrumentalisée" par la Société générale, selon Mediapart

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PARIS - Un "ajustement" du gouvernement aura lieu le mois prochain, avec notamment la nomination d'un secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, a déclaré hier Manuel Valls.

Le poste est vacant depuis la démission, début mars, de Geneviève Fioraso pour raison de santé. Ses fonctions ont été reprises par la ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui a cependant annoncé la semaine dernière le remplacement "imminent" de l'ex-secrétaire d'Etat dans le cadre d'un "ajustement plus général au sein du gouvernement".