Sur CNBC, Jim Rogers a une nouvelle fois surpris son monde. Alors qu’on l’attendait pessimiste sur la situation actuelle de l’Europe, il a préféré s’en prendre aux Etats-Unis, qui préfèrent voir la paille dans les yeux des Européens que la poutre dans les siens. « L’Europe a quelques pays en mauvaise santé, en état de banqueroute, mais les Etats-Unis aussi, prévient-il. Nous avons l’Illinois, un Etat plus grand que la Grèce, nous avons la Californie, nous avons New York, qui sont autant d’Etats ayant de sérieux problèmes économiques ».

Il poursuit : « L’Europe a quelques sérieux problèmes, mais la zone euro dans son ensemble n’est pas si profondément endettée que les Etats-Unis. Elle n’accuse pas un déficit commercial aussi énorme que le notre ». Alors que les investisseurs s’inquiètent de ne pas voir une réponse unifiée des Etats européens au problème de la dette, Rogers souligne que son pays, malgré une politique monétaire harmonisée au niveau fédéral, souffre de déficits bien plus préoccupants.

Le milliardaire américain s’est par ailleurs désolidarisé de son vieux compère George Soros en appelant au non-sauvetage de la Grèce. Alors que Soros appelle l’Allemagne et tous les pays européens à renflouer Athènes, Jim Rogers encourage au contraire de sortir la Grèce de la zone euro, car les contribuables du Vieux continent n’ont pas à payer pour un pays responsable de son triste sort.

Sur le même mode, il a dénoncé le principe des euro-obligations, qui donneraient aux diri-geants européens toute latitude pour encore creuser leurs déficits. « Cela rendrait simplement pire l’éventuelle faillite, car ils n’auront pas affronté le problème de la dette en face ». Pour lui, cela sonne comme une évidence : « La solution à trop de dette n’est pas encore plus de dette, même si c’est comme cela qu’ils ont l’air de penser ».