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FRANCFORT, 26 juin (Reuters) - Anshu Jain, co-président du directoire de Deutsche Bank, a pu "tenir sciemment des propos inexacts" à la Bundesbank à l'occasion de l'enquête sur une manipulation présumée des taux interbancaires tels que le Libor, rapporte le Financial Times, citant un rapport confidentiel de la BaFin.

La BaFin, l'autorité de tutelle financière allemande, n'a fait aucun commentaire. La Bundesbank n'était pas joignable.

La première banque allemande avait annoncé dans le courant du mois la nomination de John Cryan au poste de président du directoire après la démission inattendue des deux titulaires actuels, Anshu Jain et Jürgen Fitschen. John Cryan remplacera Anshu Jain dès le 1er juillet puis occupera seul la présidence du directoire après le départ de Jürgen Fitschen programmé pour mai 2016.

La BaFin recommande en conséquence que Deutsche bank fasse l'objet de "mesures de surveillance bancaire spéciales", poursuit le FT.

Jain aurait dit en 2012 à la Bundesbank qu'il n'avait pas eu connaissance de bruits relatifs à une éventuelle manipulation en 2008 mais des courriels de l'époque relatifs à une réunion à ce sujet lui avaient été transmis, poursuit le Financial Times.

Deutsche Bank a réagi ainsi vendredi: "Le rapport de la BaFin confirme nos conclusions à savoir qu'aucun membre actuel ou passé du directoire de Deutsche Bank ou du Comité exécutif du groupe n'a chargé le personnel de manipuler les soumissions au taux interbancaires offerts (Ibor) ou n'était informé de la moindre tentative de manipulation avant juin 2011, lorsqu'ont été pour la première fois mis au jour des écarts de conduite durant l'enquête de la banque sur ce dossier".

La banque ajoute: "M. Jain réfute comme étant sans fondement toute allégation voulant qu'il ait trompé la Bundesbank lors de son entretien de 2012. Il avait compris la question de la Bundesbank, à savoir quand il avait eu pour la première fois connaissance de rumeurs relatives à une éventuelle manipulation des Ibor, comme signifiant une manipulation au sein de la Deutsche Bank elle-même, qu'il apprit en 2011, et non du marché, comme cela fut rendu public en 2008".

La banque ajoute que le rapport traite aussi de préoccupations relatives à des problèmes de contrôle, dont certains ont depuis été réglés, tandis qu'elle s'emploie à rectifier les autres.

"Dans la mesure où nous n'avons pas encore répondu au rapport de la BaFin dans le cadre de la procédure réglementaire, nous pensons qu'il serait hors de propos de s'exprimer davantage publiquement pour l'heure", ajoute Deutsche Bank.

(Edward Taylor et Frank Siebelt, Wilfrid Exbrayat pour le service français)