Natixis a annoncé jeudi des résultats en forte progression pour le dernier trimestre 2016, la banque d'investissement du groupe mutualiste BPCE ayant vu ses activités de marchés bénéficier du bond des activités de courtage qui a suivi l'élection de Donald Trump aux Etats-Unis.

Le résultat net des trois derniers mois de l'année s'établit à 496 millions d'euros, en hausse de 57% par rapport à la même période en 2015 alors que le consensus Reuters/Inquiry Financial tablait sur 404 millions.

Les revenus du groupe ont grimpé de 12% pour s'établir à 2,520 milliards d'euros, également au-dessus des 2,297 milliards du consensus.

La division Banque de grande clientèle a vu ses profits avant impôts s'envoler de 51%, surfant sur le dynamisme des marchés, tant sur les produits actions que devises ou obligataires.

Le pôle Epargne, où est notamment logé la gestion d'actifs, a par contre vu son résultat avant impôts baisser de 25%.

Natixis, qui s'est engagé dans une stratégie dite "asset light", c'est-à-dire de développement d'activités peu gourmandes en capital comme le conseil en fusions-acquisitions, a annoncé l'organisation d'une journée investisseurs le 20 novembre 2017 afin de présenter son plan stratégique 2018-2020.

"La croissance externe restera un élément important" de notre stratégie, a commenté le directeur général Laurent Mignon lors d'une conférence téléphonique, rappelant les rachats effectués par le groupe, tant dans le conseil en M&A ou l'asset management.

Concernant ce dernier segment, Natixis a annoncé que Jean Raby, passé notamment par Goldman Sachs et la direction financière d'Alcatel-Lucent et SFR, rejoindrait le groupe le 20 février en tant que directeur général de Natixis Global Asset Management.

JEAN RABY ET LE MODÈLE "MULTI-BOUTIQUES"

"Cela annonce la poursuite de notre volonté de développer notre modèle tel qu'il est, c'est-à-dire 'multi-boutiques' à la différence d'un modèle intégré", a commenté Laurent Mignon en référence aux choix d'autres banques de fusionner avec les gestionnaires d'actifs qu'elles achètent.

Au troisième trimestre 2016, Natixis avait déjà annoncé un plan d'investissement de 220 millions d'euros "pour industrialiser, transformer et digitaliser ses métiers", et dégager une économie annuelle de 250 millions par an d'ici 2019.

BPCE, maison mère de Natixis, a enregistré pour sa part un résultat net annuel de 3,988 milliards d'euros, en hausse de 26,7% grâce notamment à la cession de ses parts dans Visa. La persistance de taux historiquement bas a néanmoins continué de rogner les revenus, qui ont baissé de 1,1% à 23,397 milliards d'euros (hors exceptionnels).

BPCE, seule grande enseigne française à ne pas posséder une filiale de banque en ligne, présentera son "plan de transformation de la banque de proximité" le 21 février.

Elle pourrait, grâce à l'acquisition en 2016 de la fintech allemande Fidor Bank, se lancer également sur ce créneau, estiment des observateurs du secteur.

Interrogé sur cette possibilité, François Pérol a promis d'y répondre le 21 février.

Le communiqué de résultats de Natixis :

http://bit.ly/2k8ePyJ

Le communiqué de résultats de BPCE :

http://bit.ly/2kMtFfX

(Edité par Dominique Rodriguez)

par Julien Ponthus et Maya Nikolaeva