(Actualisé avec détails, autres condamnations)

BORDEAUX, 24 août (Reuters) - La cour d'appel de Bordeaux a condamné mercredi le photographe François-Marie Banier à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse à l'encontre de l'héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, une des femmes les plus riches de France.

Ami de la milliardaire et principal bénéficiaire entre 2006 et 2011 de près de 500 millions d'euros de dons et autres largesses, il n'ira donc pas en prison. Il échappe aussi au versement de 158 millions d'euros de dédommagements au civil.

Il devra en revanche payer 350.000 euros d'amende.

Trois ans de prison, dont six mois avec sursis, 350.000 euros d'amende et le versement de 158 millions d'euros de dédommagements sur le plan civil avaient été requis à son encontre, soit la confirmation de sa peine de première instance.

François-Marie Banier, présent à l'audience, n'a souhaité faire aucune déclaration à l'issue du prononcé du jugement.

Son avocat, Laurent Merlet, s'est déclaré "soulagé mais pas satisfait".

"C'est un camouflet cinglant pour Françoise Bettencourt Meyers (fille de Liliane Bettencourt, NDLR), car des 158 millions demandés, elle repart avec zéro. François-Marie Banier a toujours agi selon la volonté de son amie, Liliane Bettencourt", a-t-il dit.

Arnaud Dupin, qui représente Françoise Bettencourt-Meyers, a quant à lui estimé que justice était rendue.

"Il ne faut pas oublier que les trois magistrats ont dit aujourd'hui que cet homme (François-Marie Banier, NDLR) avait abusé de la faiblesse de Liliane Bettencourt", a-t-il dit. "C'est la fin de l'histoire."

Le compagnon de François-Marie Banier, Martin d'Orgeval, a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 150.000 euros d'amende, comme en première instance.

L'avocat Pascal Wilhelm a de son côté été condamné à douze mois de prison avec sursis. L'ancien mandataire et gestionnaire de la fortune de la milliardaire avait été condamné en première instance à 30 mois de prison dont un an avec sursis et 250.000 euros d'amende.

Quant au notaire Patrice Bonduelle, il a été relaxé. Il avait écopé en première instance d'une peine de six mois de prison avec sursis et 80.000 euros d'amende. (Jean-Yves Saint-Céran, édité par Chine Labbé et Emmanuel Jarry)