(Actualisé source au sein de l'équipe de transition de Trump § 3)

par Tim Ahmann et Ginger Gibson

WASHINGTON, 9 décembre (Reuters) - Donald Trump a demandé à Gary Cohn, directeur général adjoint de la banque Goldman Sachs , de diriger le Conseil national économique (NEC) de la Maison blanche, chargé de coordonner la politique économique gouvernementale, rapportent vendredi la chaîne NBC News et plusieurs autres médias américains.

Cohn, qui est âgé de 56 ans et travaille pour Goldman Sachs depuis 1990, est souvent considéré comme le successeur désigné de son directeur général, Lloyd Blankfein.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès de la direction de la banque mais une source au sein de l'équipe de transition mise en place autour de Donald Trump a indiqué qu'on s'attendait à ce que le président élu des Etats-Unis choisisse Cohn pour diriger le NEC.

Deux anciens banquiers de Goldman Sachs ont déjà été nommés par le milliardaire new-yorkais pour faire partie de sa future administration: Steve Mnuchin, qui était le directeur financier de son équipe de campagne, au poste de secrétaire au Trésor, et Stephen Bannon, animateur du site d'extrême droite Breitbart News, au poste de "stratège en chef" rattaché auprès de la Maison blanche.

Lors de sa campagne victorieuse, celui qui n'était encore que le candidat du Parti républicain s'en était pris à Goldman Sachs et à Lloyd Blankfein, les présentant comme appartenant à une "structure du pouvoir mondial" ayant dévalisé la classe ouvrière américaine.

"Que Trump semble prêt à prendre cette décision suggère que le risque politique pour les plus grosses banques pourrait bien diminuer", analyse Jaret Seiberg, de Cowen & Co.

La forte présence de cadres de Wall Street dans l'équipe du futur 45e président des Etats-Unis l'expose en revanche à des critiques sur le thème du renoncement à défendre ses promesses de campagne.

Le Conseil national économique de la Maison blanche coordonne la politique économique des différents départements et agences du gouvernement fédéral.

UNE MILITANTE DE L'EXTRACTION PÉTROLIÈRE

À LA TÊTE DES TERRES FÉDÉRALES ?

Le futur président devrait également nommer à la tête du département de l'Intérieur la représentante Cathy McMorris Rodgers, climatosceptique et farouche partisane d'une extension de l'exploitation pétrolière et gazière aux Etats-Unis, a-t-on appris de source proche du dossier vendredi.

Le département de l'Intérieur aux Etats-Unis, qui diffère de celui de la Sécurité intérieure, est le ministère chargé de la gestion des terres fédérales. La nomination de Cathy McMorris Rodgers signifie donc que l'industrie pourrait avoir plus facilement accès aux terres de l'Etat, qui représentent plus d'un quart du territoire américain et comprennent les parcs nationaux et les territoires tribaux.

Trois sources différentes, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, ont confirmé à Reuters que Trump avait arrêté son choix sur cette élue de l'Etat de Washington, dans le nord-ouest des Etats-Unis, à la frontière avec le Canada.

Son profil coïncide avec d'autres nominations d'ores et déjà rendues publiques comme celle de Scott Pruitt, autre climatosceptique revendiqué, pour assumer la direction de l'Agence de protection de l'environnement (EPA).

Estimant que la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique n'est pas avérée, Cathy McMorris Rodgers juge que l'ancien vice-président démocrate Al Gore, avocat du combat contre les dérèglements climatiques, mérite un F en sciences (soit la plus mauvaise appréciation dans le système de notation scolaire aux Etats-Unis) et un A en création littéraire.

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(Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André pour le service français)