DAMAS - La visite d'inspecteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) prévue aujourd'hui à Douma, en Syrie, a été retardée et des responsables occidentaux et russes se sont rejeté la responsabilité de cet accroc.

Les inspecteurs sont arrivés samedi à Damas et comptaient se rendre lundi à Douma, site où aurait eu lieu une attaque chimique meurtrière le 7 avril. Mais la délégation britannique à l'OIAC a déclaré que la Russie et la Syrie n'avaient pas encore autorisé leur venue dans la Ghouta orientale.

Pour la Russie, le retard pris par la visite de la délégation tient aux frappes occidentales survenues pendant la nuit de vendredi à samedi. L'ambassadeur britannique à l'OIAC a jugé ce motif absurde. Selon le représentant américain auprès de l'OIAC, la Russie pourrait être intervenue sur le terrain afin d'y supprimer des preuves avant la venue des inspecteurs.

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WASHINGTON - Donald Trump, des représentants de la Maison blanche et du Parti républicain ont accentué leurs attaques contre l'ancien directeur du FBI James Comey, qui a qualifié dimanche le président américain de "moralement inapte" à exercer ses fonctions.

L'ex-patron du FBI est revenu au centre de l'actualité politique américaine depuis la publication, la semaine passée, d'extraits de ses mémoires à paraître mardi.

Dans "A Higher Loyalty, Truth, Lies and Leadership" ("Mensonges et vérités: Une loyauté à toute épreuve" dans sa version française), il compare notamment le président américain à un chef de clan mafieux.

Vendredi, au lendemain de la publication des premiers extraits du livre, il s'en était violemment pris à lui, le qualifiant d'"ordure" et de "menteur". Trump a repris lundi ses attaques contre Comey, l'accusant, avec "d'autres", d'avoir commis "de nombreux crimes".

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STRASBOURG - Le Parlement européen a invité le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, à s'expliquer sur l’affaire de détournement de données au profit de Cambridge Analytica et pourrait être auditionné par des commissions parlementaires, a déclaré jeudi une porte-parole de l'institution.

Invité à participer à un débat en séance plénière, mercredi à Strasbourg, Mark Zuckerberg a décliné pour des raisons d’agenda sans refuser explicitement de s’exprimer devant les eurodéputés.

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BRUXELLES - La Grande-Bretagne et l'Union européenne commencent ce lundi à discuter de leurs futures relations commerciales après le Brexit.

La Grande-Bretagne va sortir de l'UE en mars prochain et elle bénéficiera d'une période de transition courant jusque fin 2020 avant que le divorce ne soit pleinement effectif.

Le deux parties doivent définir la nature de leurs relations au-delà de cette échéance et leurs négociateurs se retrouvent à Bruxelles pour lancer les discussions à ce sujet.

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PARIS - Emmanuel Macron tentera demain de convaincre les députés européens de l'urgence de transformer une Europe rongée par le doute et travaillera jeudi avec Angela Merkel sur un plan de réformes contrarié par les résistances de nombreux pays membres.

Après ce discours suivi de questions au Parlement européen à Strasbourg, il lancera à Epinal (Vosges) les consultations sur l'avenir de l'Europe, qu'il a convaincu tous les pays de l'Union d'organiser pour préparer les élections européennes de mai 2019.

Un an après sa victoire contre Marine Le Pen, saluée par les pro-européens, le président français peine à faire avancer ses idées en Europe. Aux réticences de nombreux Européens, dont le camp conservateur de la chancelière, s'est ajoutée une séquence électorale chaotique en Allemagne et en Italie.

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PARIS - La droite et l'extrême-droite se sont déchaînées lundi contre Emmanuel Macron, au lendemain de son interview fleuve sur BFMTV, RMC et Mediapart.

L'émission a été suivie par 3,8 millions de téléspectateurs, a annoncé BFM, qui enregistre la deuxième meilleure audience de son histoire.

Lors de cet entretien musclé de plus de 2h30, le chef de l'Etat a notamment répondu aux critiques sur la politique menée depuis le début de son quinquennat, accusée de favoriser les plus aisés, et s'est félicité de la "réussite" de l'opération en Syrie.

Sur France 2, la présidente du Front national, Marine Le Pen, a jugé le chef de l'Etat "incontestablement combatif" mais représentant "le pire de la droite et le pire de la gauche".

"Le pire de la droite avec une acceptation des inégalités comme s'il s'agissait d'une fatalité, avec la culpabilisation des Français, des chômeurs (...) des retraités", a-t-elle expliqué ce matin.

"Et puis le pire de la gauche, l'immigrationnisme, le sans-frontièrisme, le droit-de-l'hommisme, la complaisance à l'égard du fondamentalisme islamiste."

Le vice-président du parti Les Républicains (LR) Damien Abad, interrogé par CNEWS, a pour sa part jugé Emmanuel Macron "rigide" et "déconnecté des réalités".

"Il a maintenu son cap sur un certain nombre de dispositions mais, dans le même temps, on a vu un président des injustices (...) et surtout qui n'a pas mesuré encore (la) colère sociale et populaire" en France, a déclaré l'élu LR.

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PARIS - Les députés commencent à examiner le projet de loi asile et immigration qui promet d'accélérer la demande d'asile et les expulsions en aval et a fait apparaître de premiers désaccords au sein de la majorité présidentielle.

Le projet de loi pour une immigration maîtrisée et un droit d'asile effectif suscite en outre l'opposition des associations, avocats du droit d'asile, et personnels de la Cour nationale du droit d'asile, qui le jugent inutilement répressif.

Il prévoit notamment de réduire le délai de dépôt de la demande d'asile à 90 jours, d'abaisser le délai de recours à quinze jours, d'allonger la durée de rétention, mais aussi de renforcer la protection des réfugiés mineurs et des jeunes filles exposées à un risque d'excision.

Le doublement de la durée maximale de rétention de 45 à 90 jours pour les personnes ayant reçu une "obligation de quitter le territoire" (OQTF) est notamment contesté, la Cimade notant par exemple que la majorité de expulsions ont lieu dans les dix premiers jours de rétention et qu'au-delà, la non-délivrance de "laissez-passer consulaire" du pays d'origine conduit souvent à l'impasse.

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NANTES - Le face-à-face entre occupants de la "zone à défendre" (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et gendarmes s'est poursuivi aujourd'hui.

Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a déclaré que le gouvernement voulait "laisser la chance au dialogue".

C'est aux zadistes de "choisir s'ils veulent tomber dans la violence ou s'ils veulent un véritable projet", a-t-il dit. "Il y a des professionnels de la confrontation qui tournent de lieu en lieu, là où ça leur semble le plus excitant (...) La force doit rester à la loi."

Dans l'interview qu'il a accordée dimanche soir à BFMTV, RMC et Mediapart, Emmanuel Macron a jugé illégitime la poursuite de l'occupation de la ZAD malgré l'abandon du projet d'aéroport.

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PARIS - Des étudiants hostiles à la réforme de l'accès aux études supérieures ont bloqué ce matin des bâtiments de l'université de Paris-Nanterre, empêchant la tenue de cours et d'examens.

Cent à 150 étudiants se sont par ailleurs rassemblés devant le bâtiment administratif pour demander la démission du président de l'université, Jean-François Balaudé, qui a fait appel aux forces de l'ordre le 9 avril pour expulser un groupe de manifestants qui occupaient un bâtiment.

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PARIS - Le gouvernement a ouvert une nouvelle série de concertations sur la réforme des retraites, chantier potentiellement explosif qui pourrait exacerber les tensions sur un front social déjà alourdi par la contestation.

Le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, recevra dans les deux prochaines semaines les partenaires sociaux pour écouter leurs revendications au sujet de cette réforme visant à harmoniser les 42 régimes existants.

Il avait déjà entrepris une série de rencontres en novembre et en décembre dernier pour faire un premier bilan sur les défis posés par ce système qu'il qualifie de "complexe, inéquitable, et peu lisible".

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PARIS - Le programme des vols d'Air France sera de nouveau perturbé demain en raison de la reprise de la grève intermittente des personnels de la compagnie aérienne, a annoncé lundi la direction de la société.

L'intersyndicale d'Air France réclame une augmentation générale des salaires de 6%.

La direction a proposé mardi dernier l'ouverture de négociations salariales pluriannuelles, ainsi qu'un doublement de la revalorisation prévue pour 2018, dans l'espoir de mettre fin à un conflit qui s'est déjà traduit par six jours de grève et menace les vols des 17, 18, 23 et 24 avril.