Bouygues (+1,0% à 30,945 euros) surperforme le CAC 40 (+0,44%) ce vendredi après l'annonce d'un nouveau relèvement de son offre de rachat de SFR. Le groupe propose désormais 15 milliards d'euros en numéraire et 10% du futur groupe réunissant Bouygues Telecom et la filiale de Vivendi. Cette participation encore réduite vise à faciliter le dégagement de ce dernier du secteur français des télécommunications. Selon le groupe, cette offre valorise SFR à 16 milliards d'euros avant synergies.

Bouygues est de plus prêt à verser éventuellement un complément de prix de 500 millions d'euros.

Bouygues proposait jusqu'à présent deux offres. Dans celle du 12 mars, toujours valable, il apporte 11,3 milliards d'euros en numéraire ainsi qu'une participation de Vivendi de 43% dans le groupe à naître de la fusion de SFR et Bouygues Telecom. Dans celle du 20 mars, la partie numéraire est passée à 13,15 milliards d'euros et la participation proposée à Vivendi dans la nouvelle entité était ramenée à 21,5%.

Pour financer ce rachat, le groupe de Martin Bouygues déclare avoir reçu le soutien financier de nombreux partenaires, pour un montant de 2,85 milliards d'euros. Outre les familles Decaux, Pinault et Dassault ainsi que la Caisse des dépôts et consignations, déjà cités dans une offre précédente, AXA, le fonds souverain GIC de Singapour et le fonds de pension canadien des enseignants de l'Ontario devraient être de la partie. Bouygues apportera sa participation dans Bouygues Telecom ainsi que 850 millions d'euros.

Au terme de l'opération, Bouygues détiendrait ainsi 51% du capital de la nouvelle entité. Ses partenaires en possèderaient 39%, et Vivendi 10%. Elle sera ensuite introduite en bourse. Ce montage financier permet de limiter l'endettement de Bouygues dans ce dossier.

Pour Tangi Le Liboux, stratégiste chez Aurel BGC, « Bouygues n'avait pas le choix : le groupe devait présenter une nouvelle offre avant le terme des négociations exclusives » entre Vivendi et Numericable (-4,01% à 26,77 euros). Il fallait « marquer les esprits avant la réunion du conseil de surveillance » cet après-midi. Cette annonce devrait forcer Vivendi à rouvrir des négociations avec Bouygues, sous peine de subir des poursuites collectives (class action) de la part de ses actionnaires aux Etats-Unis s'il choisissait l'offre d'Altice, désormais moins élevée.

(E.B)


Valeurs citées dans l'article : ALTICE, NUMERICABLE, ILIAD, BOUYGUES, VIVENDI