Le PDG du conglomérat Bouygues (>> BOUYGUES) a indiqué mercredi que son groupe avait rejeté l'offre de négociations d'Altice (>> Altice) en vue d'un rachat de sa filiale de télécommunications, estimant que le financement n'était "pas réglé du tout" eu égard aux éventuels remèdes qu'auraient pu imposer les autorités de la concurrence à l'opération.

"Tout n'est pas une histoire d'argent", a assuré Martin Bouygues interrogé sur la radio RTL. "Je pense que les autorités de la concurrence, dans le cas d'une concentration sur le marché français, en passant de quatre à trois, auraient évidemment leur mot à dire et imposeraient ce qu'on appelle des remèdes. Et ils seraient très importants", a-t-il expliqué.

"Je ne vois pas comment M.Drahi [le président d'Altice] pourrait monter un financement sérieux, et, en même temps, pouvoir assumer tous les remèdes", a souligné le dirigeant. "Le problème n'est pas réglé du tout", a-t-il ajouté.

Altice et sa filiale Numericable-SFR (>> Numericable Group) avaient confirmé lundi avoir déposé une offre de rachat de Bouygues Telecom et annoncé dans le même temps être entré en discussions exclusives avec Iliad (>> ILIAD) pour la revente d'un portefeuille d'actifs dans le cadre de cette offre.

Lex deux groupes n'avaient pas précisé le montant de l'offre déposée auprès de Bouygues, mais plusieurs sources proches du dossier avaient évoqué une proposition de 10 milliards d'euros.

A quatre opérateurs, "ce n'est pas un de trop"

Pour Martin Bouygues, le mouvement de concentration du marché français des télécoms n'est pas indispensable. A quatre opérateurs mobiles, "ce n'est pas un de trop", a assuré le PDG de Bouygues. "C'est tout à fait correct si la régulation est équitable", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié mardi soir, le groupe Bouygues a par ailleurs indiqué que sa filiale de téléphonie avait les moyens de rester indépendante. "Je crois qu'on a fait un travail colossal de restructuration et aujourd'hui Bouygues Telecom a, dans le mobile, les coûts les plus bas du marché, un réseau qui est reconnu comme le deuxième meilleur réseau de France et des offres qui sont très pertinentes, et notamment avec la 4G qui est un immense succès", a ajouté mercredi Martin Bouygues.

"En matière de fixe, nous avons des offres qui ne sont pas ou peu répliquables" par les concurrents, a encore indiqué le dirigeant. "Maintenant, nous avons tout ce qu'il faut pour nous battre et nous nous battons."

-Blandine Hénault, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 53; blandine.henault@wsj.com

Valeurs citées dans l'article : BOUYGUES, ILIAD, Altice, Numericable Group