Selon les données du cabinet d'analyse financière OFG Recherche, les sociétés du CAC 40 ne comptent qu'environ 10% de femmes. La France fait office de mauvais élève en Europe, les grandes entreprises cotées allemandes affichant 13% de femmes, 12% en Grande-Bretagne et 41% en Norvège. Les députés (UMP) Marie-Jo Zimmermann et Jean-François Copé ont ainsi déposé en début d'année une proposition de loi visant à augmenter la part des femmes dans les conseils d'administration des grandes sociétés cotées. Le texte doit encore passer entre les mains du Sénat.

Sans attendre cette étape, Maurice Lévy, nouveau président de l'Association française des entreprises privées (AFEP) et Laurence Parisot, patronne du MEDEF, ont annoncé une modification du code de gouvernance des entreprises cotées au SBF 120. Ce règlement comportera désormais une « recommandation » incitant les entreprises à offrir aux femmes 20% des sièges d'administrateurs d'ici trois ans, un taux qu'ils espèrent voir porter à 40% d'ici six ans (Les Echos, 20/04).

À la différence du projet de loi Zimmermann-Copé, la proposition de Laurence Parisot et de Maurice Lévy ne prévoit toutefois pas de sanction contre les réfractaires. Chantre du « comply or explain », Maurice Lévy se justifie : « Si on n'applique pas la règle, il faudra expliquer pourquoi dans son rapport annuel et devant les actionnaires ». De son côté, le projet de loi prévoit des sanctions pouvant aller jusqu'à la nullité des délibérations (Le Figaro économie, 20/04).

Concours de louanges
Par ailleurs, Maurice Lévy a apporté son soutien « sans ambiguïté » à Laurence Parisot en vue de sa réélection à la tête du MEDEF. « Laurence fait un travail difficile dans des circonstances qui ont été extrêmement difficiles », a-t-il souligné, comparant le mandat de la présidente de l'organisation patronale à « un sacerdoce ». En retour, la successeur d'Ernest-Antoine Seillière a salué « le gentleman » qui se cache « derrière le grand communicant » qu'est Maurice Lévy.