par Liana B. Baker

12 octobre (Reuters) - EMC, le spécialiste américain du stockage, pourrait annoncer dès lundi un accord de fusion avec Dell mais en obtenant de pouvoir examiner d'autres offres de reprise le cas échéant, selon des sources proches des négociations.

EMC a demandé que le texte de l'accord comporte une clause dite de "go-shop" qui lui permettrait de solliciter des offres d'autres parties et de payer une pénalité réduite à Dell si l'une d'elles venait à aboutir.

L'ajout de cette clause, même si elle est assez courante dans ce genre de dossier, montre que le directeur général d'EMC, Joseph Tucci, ne recule devant aucun argument pour convaincre les actionnaires de le suivre dans un rapprochement avec Dell.

Selon les sources, la possibilité d'une contre-offre de grands groupes comme IBM, Cisco Systems ou Hewlett-Packard est faible.

Les tractations entre EMC, qui affiche une capitalisation boursière de 53,6 milliards de dollars (47,1 milliards d'euros), et Dell se sont poursuivies dimanche et les deux groupes espèrent annoncer un accord lundi ou mardi, ont-elles ajouté.

La transaction valoriserait EMC dans les 33 dollars par action, selon une des sources. Dell, a précisé cette source, offrirait environ 25 dollars en numéraire et le solde en "trackers" de VMware, autrement dit des titres spéciaux dont la valeur serait alignée sur la capitalisation boursière de la filiale de logiciels de virtualisation d'EMC.

Aucun commentaire n'a pu être obtenu dans l'immédiat auprès des différentes parties.

L'acquisition d'EMC, qui serait la plus importante opération de fusion-acquisition dans le secteur des hautes technologies à ce jour, permettrait à Dell de se diversifier hors du marché en déclin des ordinateurs personnels pour se positionner dans les services de gestion et de stockage de données pour les entreprises.

La clause "go-shop" n'est pas sans risque pour l'acquéreur, comme a pu le constater Michael Dell, le fondateur de Dell, lorsqu'il a racheté son groupe en 2013 avec le soutien du fonds de capital-investissement Silver Lake.

Invoquant le "go-shop", l'investisseur activiste Carl Icahn et la firme de capital-investissement Blackstone Group avaient soumis des offres concurrentes, pour la plus grande satisfaction de certains actionnaires du constructeur informatique.

Michael Dell et Silver Lake avaient alors dû relever leur offre de 350 millions de dollars pour l'emporter, mettant sur la table un total de 24,9 milliards de dollars.

EMC compte aussi un fonds activiste parmi ses actionnaires, Elliott Management. (Liana B. Baker à New York, avec la contribution de Mike Stone, Véronique Tison pour le service français, édité par Juliette Rouillon)