Pertes surprises pour Mobinil au 2ème trimestre
Par La Rédaction
L’opérateur de téléphonie mobile égyptien a mal digéré la révolution qu’a connue le pays, facteur d’instabilité pour l’économie. Mais ces pertes s’expliquent aussi par la défiance suscitée par le patron de Mobinil, Naguib Sawiris, farouche défenseur de la démocratie et de la laïcité dans une Egypte proche de s’offrir aux islamistes.
Plusieurs facteurs expliquent cette performance, qui a particulièrement déçu les analystes, lesquels attendaient un bénéfice de 228 millions de livres. La sévère concurrence sur le marché de la téléphonie mobile en est un, au même titre que le nouveau et draconien régime fiscal à destination des entreprises fixé par le gouvernement.
Un délicat positionnement politique
Mais la source la plus évidente des difficultés de Mobinil réside dans la jeune révolution égyptienne, avec le lot d’incertitudes pesant sur une très coûteuse et improbable transition démocratique. Pendant les évènements de janvier, le réseau a d’abord été coupé, ce qui a évidemment constitué une moins-value pour l’opérateur. Ensuite, l’activité économique s’est ralentie, ce qui a encore davantage plombé les comptes de Mobinil.
Enfin, la création par Naguib Sawiris d’un parti politique, Les Egyptiens Libres, n’est pas pour rien dans les piètres résultats de l’opérateur téléphonique. Les islamistes, réunis au sein des Frères Musulmans, d’inspiration salafiste, appellent en effet au boycott de Mobinil en raison des positions de notre baron en faveur de la démocratie et de la laïcité.
Plus largement, l’ensemble du business de Naguib Sawiris est menacé par son engagement politique, hostile aux islamistes, alors que ces derniers sont devenus très influents sur la scène nationale depuis la chute de l’ancien président, Hosni Moubarak (lire article : Naguib Sawiris redoute l'arrivée au pouvoir des salafistes en Egypte). Une difficile équation à résoudre pour l’homme d’affaires, sachant que des élections législatives capitales sont prévues en septembre prochain.