Sous la plume d’Emmanuel Beretta, le site Le Point.fr écrit le 25 janvier que « au cours d'un récent tête-à-tête, Thierry Ardisson a obtenu la confession d'Alain Minc : oui, c'est bien Minc qui a soufflé à l'oreille du président Sarkozy l'idée de supprimer la publicité sur France Télévisions et de compenser le manque à gagner (1 milliard d'euros) par des taxes (sur les chaînes privées, les télécoms, et l'internet) ». On notera que ceux qui lisent le Canard enchaîné le savaient déjà depuis la semaine dernière. Voilà, en tout cas, une information confirmée.

Pubs en moins, coûts en plus

Mais même en mettant toutes ces taxes additionnelles bout à bout, difficile de compenser les besoins de France Télévisions : pour compenser 800 M€ de recettes de pub en moins et les programmes à ajouter, FT estime avoir besoin de 1,2 milliard d’euros.

Ses concurrents, eux, ont fait savoir que 650 millions seraient bien suffisants, ce qui est significatif d’un certain état d’esprit... Toujours selon le Canard, le ministère des Finances, lui, penche pour... plus du double de cette dernière somme ! Les taxes ne suffisant pas, et puisqu’il n’est pas question d’augmenter la redevance, il ne restait pas 36 solutions : ajouter une nouvelle taxe aux nouvelles taxes.

Idées géniales et plateaux-télé

Selon le Point, c’est Thierry Ardisson, animateur-producteur d’émissions de télé de son état, que provient la dernière trouvaille (nous citons la citation) : « taxer le vice pour financer la vertu ». Voilà une formulation toujours plus élégante que « chercher de l’argent par n’importe quel moyen pour boucher les trous »...

Ainsi, l’idée serait de taxer les jeux d’argent (lotos, casinos, PMU, etc) pour financer la télé publique aurait-elle été soufflée par Thierry Ardisson à Alain Minc, qui « aurait opiné ». Qu’en pense donc Jacques Attali ?

Selon le Point, en se basant sur les chiffres d’affaires de la Française des jeux (9 milliards d’euros), du PMU (autant, selon le Point), du groupe de Patrick Partouche [Groupe Partouche] (500 millions) et du groupe de Dominique Desseigne [Lucien Barrière] (300 millions), voilà une « assiette fiscale ‘jeux’ » de 20 milliards d’euros environ. Selon le Point, si on y ajoute les autres secteurs indiqués, cette base taxable passe à 90 milliards.

Et le Point.fr de conclure que plus la base taxable est large, moins le prélèvement est douloureux. Certes, mais bon courage quand même à ceux qui devront calculer cette taxe, puis la mettre en recouvrement...