Si le cours de l'or noir semble avoir trouvé son point bas, cette amélioration relative n'est pas de mise pour les services parapétroliers : à en croire le patron du géant Schlumberger, Paal Kibsgaard, l'activité dans le secteur s'est dégradée au premier trimestre 2016 à une vitesse 'sans précédent', les majors réduisant toujours leurs dépenses. Ce qui signalerait selon lui 'clairement une crise de liquidités de grande ampleur' pour les fournisseurs parapétroliers. “Schlum” estime de plus que le marché se contractera plus que prévu cette année.

A la Bourse de Paris ce matin, l'action Schlumberger recule de1,5% à 70,9 euros dans un marché en légère baisse de 0,3%.

Au terme du premier quart de l'exercice 2016, et conformément à ce que la direction a annoncé, le CA a atteint 6,5 milliards de dollars, soit une baisse de 36% sur un an et de 16% par rapport au 4e trimestre 2015. Sur un an, l'activité en Amérique du Nord recule de 55% à 1,5 milliard, et celle à l'international de 28% à 5 milliards. Et aucune amélioration n'est attendue durant le deuxième quart de l'année.

Le résultat d'exploitation avant impôts a plié à 901 millions de dollars, soit une chute de 55% en un an. La marge correspondante, soit 13,8%, baisse en conséquence de 5,63 points de pourcentage sur un an et de 2,81 points en données séquentielles.

Notons que la marge opérationnelle devient négative aux Etats-Unis (- 0,7%, contre + 12,9% un an plus tôt), alors qu'elle se tient à l'international (21,3%, - 70 points de base), qui concentre l'essentiel de l'activité du groupe.

Dans ces conditions, le résultat net courant, soit 501 millions de dollars (0,40 dollar par action) chute de 63% sur un an. Ce qui n'empêchera pas le dividende trimestriel d'être maintenu à 0,50 dollar.

Le groupe rappelle que l'acquisition de l'américain Cameron, opération majeure annoncée l'an dernier, a été bouclée et que la cible est désormais intégrée depuis le 1er avril.

Commentant cette publication, le PDG de 'Schlum', Paal Kibsgaard, rappelle la baisse de 16% de son CA en rythme séquentiel est l'une des plus marquées depuis le début de la crise du secteur pétrolier, qui entre dans son 7e trimestre. En effet, les compagnies pétrolières continuent de réduire leurs dépenses et dans le secteur, surtout aux Etats-Unis, les prix demeurent sous pression.

Pire : Paal Kibsgaard estime que la baisse à venir des dépenses d'exploration-production pétrolière devrait être plus marquée que prévu. Au niveau mondial, elle devrait atteindre 25% en 2016, pronostique-t-il désormais, soit entre - 40 et 50% aux Etats-Unis et - 20% dans le reste du monde.

Dans un tel contexte, Schlumberger va continuer à réduire ses coûts, et à tailler dans son effectif. Mais avec ses positions commerciales et le récent rachat de Cameron, le groupe s'estime bien placer pour profiter, à terme, d'une reprise.


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