Sans Cameron, intégrée depuis le 1e avril dernier, l'activité du géant parapétrolier Schlumberger aurait encore plongé de près de 40% au 2e trimestre. Et les comptes portent encore la trace des économies, quelque 16.000 postes ayant été supprimés sur le semestre. Cependant le patron du groupe, Paal Kibsgaard, n'exclut pas que le marché parapétrolier ait maintenant dépassé son point bas.

L'action Schlumberger, qui à Wall Street a terminé hier à 80 dollars, se tasse cependant de 2% ce midi à la Bourse de Paris, à 72,5 euros.

Au 2e trimestre de son exercice 2016, le groupe a vu ses ventes publiées plier de 20% à 7,2 milliards de dollars. En données séquentielles (soit entre le 1er et le 2e trimestre), une hausse de 10% est constatée. Mais attention : en excluant l'intégration de Cameron, dont l'acquisition a été bouclée au 1er avril, ces taux seraient respectivement de - 38% et - 14%.

Le résultat opérationnel trimestriel chute sur un an de 56% à 747 millions de dollars, soit une marge de 10,4% contre 13,8% un an plus tôt.

Le résultat net bascule dans le rouge, à - 2,2 milliards (- 1,56 dollar par action), contre + 501 millions un an plus tôt. Les comptes sont plombés par des exceptionnels négatifs, notamment des charges de restructuration liées aux plus de 16.000 suppressions de postes du premier semestre. Hors exceptionnels, le profit de 316 millions (0,23 dollar par action) chute de 72%, mais dépasse cependant les attentes du consensus de l'ordre de 0,20 à 0,22 dollar.

“Schlum” n'a pas lésiné sur les économies : “depuis son pic à 129.000, le groupe a réduit ses effectifs de 50.000 personnes (- 40%)”, commentent ce matin les analystes d'Aurel BGC.

Surtout, le PDG du groupe, Paal Kibsgaard, se montre relativement encourageant : certes, durant le 2e trimestre, estime-t-il, 'les conditions de marché ont continué de se détériorer sur la plupart de nos métiers'. Cependant, le bout du tunnel pourrait se rapprocher : 'en dépit de difficultés continues, il semble que nous ayons maintenant atteint le point bas du cycle parapétrolier', ajoute-t-il. “Comme pour Halliburton”, souligne Aurel BGC.

Ce qui n'empêche pas le groupe de 'continuer à croiser dans des eaux tourmentées' pour l'instant, ajoute M. Kibsgaard.

Chez Nomura, les analystes saluent un 'robuste deuxième trimestre' qui reflète une bonne qualité d'exécution opérationnelle ainsi que des économies.

Et ils ajoutent : 'maintenant que les cours du pétrole ont rebondi sur leurs plus bas du 1er semestre, Schlumberger passe d'une stratégie de part de marché à une politique centrée sur la remontée des tarifs'. Le groupe devrait aussi revoir les prix des contrats passés à des conditions sous-optimales. A l'achat sur la valeur, Nomura vise 88 dollars par action Schlum (environ 80 euros).




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