Dassault Aviation produit actuellement 11 Rafale par an.

Au début du mois, la France a signé avec le Qatar un contrat portant sur la vente de 24 Rafale, faisant suite à l'accord conclu en février avec l'Egypte pour un nombre d'appareils identique.

Ces 48 appareils seront prélevés sur ceux destinés à l'Etat français, jusqu'à présent seul client du Rafale, avec l'objectif d'alléger le budget de la défense d'ici 2019.

"Dès que le contrat indien sera signé, on doublera l'assemblage final en deux, trois ans", a-t-il dit, ajoutant qu'il espérait que ce contrat, annoncé début avril, soit signé d'ici la fin de l'année.

REDÉMARRAGE À ZÉRO AVEC L'INDE

Dassault Aviation peut monter à un rythme "maximum" de 2,5 avions par mois si nécessaire pour absorber de nouvelles ventes à l'export, dont le contrat indien, pour lequel les discussions ont "recommencé à zéro", a souligné Eric Trappier, en marge du salon annuel de l'aviation d'affaires Ebace qui se tient à Genève jusqu'au 21 mai lundi.

Avant l'annonce de ce contrat, Dassault Aviation discutait depuis janvier 2012 d'un contrat nettement plus ambitieux, prévoyant de livrer 126 Rafale à New Delhi, dont 108 fabriqués en Inde, mais qui a achoppé sur les garanties demandées à Dassault concernant les avions fabriqués localement. Prié de dire si un contrat de cette nature pourrait finalement être également signé, Eric Trappier a répondu que "rien n'est exclu".

Le groupe, a-t-il ajouté, continue également de discuter avec plusieurs autres pays intéressés par le Rafale, notamment la Malaisie.

Concernant Thales, Eric Trappier a assuré que Dassault Aviation avait vocation à rester actionnaire de l'équipementier, ajoutant qu'une participation majoritaire n'était "pas à l'ordre du jour", puisqu'il faudrait renégocier un pacte d'actionnaires conclu avec l'Etat, ce qui n'est pas envisagé pour l'instant.

"Moins on discute avec l'Etat, mieux on se porte sur ce sujet-là", a-t-il observé.

L'Etat français et Dassault Aviation ont respectivement 26,4% et 25,3% du capital de Thales, qui traverse une nouvelle période d'instabilité depuis la nomination surprise de son ex-PDG Jean-Bernard Lévy à la tête d'EDF en octobre 2014.

Alors que la nomination de Henri Proglio comme président du conseil d'administration de Thales devait être entérinée lors de l'assemblée générale du groupe mercredi dernier, l'ancien patron d'EDF a finalement renoncé, accusant le ministère de l'Economie de mener campagne contre lui en exigeant qu'il renonce à des mandats d'administrateur en Russie.

Patrice Caine, ainsi confirmé mercredi comme PDG, restera à ce poste pour l'instant, et Dassault Aviation n'a "pas d'intentions particulières" à ce stade sur une scission des fonctions de président et de DG, a ajouté Eric Trappier.

Le mandat de Patrice Caine, 45 ans, nommé le 23 décembre 2014 au poste de PDG en attendant la nomination avortée d'Henri Proglio comme président du conseil, court en principe jusqu'à l'assemblée générale annuelle de 2018.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Cyril Altmeyer

Valeurs citées dans l'article : THALES, EDF, DASSAULT AVIATION