La holding du magnat des télécoms Patrick Drahi a annoncé au début du mois qu'elle souhaitait racheter les 22,25% de l'opérateur télécoms français qu'elle ne détient pas encore, une opération valorisée jusqu'à 2,4 milliards d'euros destinée à simplifier sa structure tout en s'assurant la remontée de la totalité des dividendes.

Dans la présentation de son offre, Altice comptait obtenir ce mardi les feux verts de l'Autorité des marchés financiers (AMF) et de son équivalent néerlandais, l'AFM, avant l'ouverture officielle de l'offre jeudi.

Ce calendrier va être retardé en raison de demandes de documents additionnels de la part du régulateur, a dit la source qui a par ailleurs évoqué une procédure allongée en raison de l'implication de deux gendarmes boursiers.

La décision de l'AMF est désormais attendue dans le courant de la semaine du 3 octobre, a précisé la source, évoquant "un décalage technique de calendrier assez courant dans ce type de procédure".

Ni l'Autorité française des marchés financiers ni l'AFM n'ont souhaité faire de commentaire sur cette information.

Le règlement général de l'AMF prévoit que l'autorité, qui est censée se prononcer dans un délai de dix jours, "est habilitée à demander toutes justifications et garanties appropriées ainsi que toute information complémentaire nécessaire à son appréciation tant sur le projet d'offre que sur le projet de note d'information ou de note en réponse".

Dans ce scénario, le délai est suspendu le temps que le régulateur obtienne les clarifications demandées.

Pour se prononcer sur la conformité d'une opération, l'AMF doit notamment examiner "les conditions financières de l'offre, au regard notamment du rapport de l'expert indépendant et de l'avis motivé du conseil d'administration, du conseil de surveillance".

Le groupe de Patrick Drahi propose 8 nouvelles actions Altice pour 5 actions SFR Group, une parité d'échange peu généreuse située dans le bas de la fourchette estimée par le cabinet indépendant Accuracy qui a toutefois considéré la transaction équitable.

Un actionnaire minoritaire de SFR, le fonds CIMA, a envoyé un courrier à l'AMF pour contester les termes de l'opération.

(Mathieu Rosemain et Gwénaëlle Barzic, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : SFR Group, Altice A