BEYROUTH - Emmanuel Macron a invité le Premier ministre démissionnaire libanais Saad Hariri à venir "quelques jours" en France, dans un geste d'amitié, alors que le président du Liban, Michel Aoun, accuse l'Arabie saoudite de retenir son chef du gouvernement en otage.

La présidence française a dit hier que Saad Hariri, qui se trouve à Ryad depuis l'annonce de sa démission le 4 novembre, arriverait à Paris "dans les prochains jours".

S'exprimant à Bonn où il participait à la COP23, Emmanuel Macron a précisé que l'offre faite à Saad Hariri n'était en aucun cas une proposition d'exil politique.

"Je me suis entretenu avec le prince héritier (saoudien) Mohamed Ben Salman et avec le Premier ministre Saad Hariri et nous sommes convenus de l'invitation pour quelques jours en France avec sa famille", a dit le président français à des journalistes.

"C'est aussi un geste d'amitié et une volonté marquée de la France de contribuer au retour au calme et à la stabilité au Liban", a-t-il ajouté.

Lors de l'annonce surprise de sa démission faite depuis la capitale saoudienne, Saad Hariri a accusé l'Iran et son allié le Hezbollah libanais d'exacerber les tensions pour déstabiliser le monde arabe.

Le président libanais Michel Aoun est allé hier plus loin dans les accusations que la classe politique libanaise porte contre l'Arabie saoudite, qui dément retenir Saad Hariri contre son gré.

Dans un message sur Twitter, Saad Hariri réaffirmait hier qu'il allait bien et regagnerait son pays dans les prochains jours.

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WASHINGTON - Le président américain Donald Trump ne doit "en aucun cas" décider d'une action militaire visant la Corée du Nord sans l'aval de Séoul, a dit hier la présidente du parti au pouvoir en Corée du Sud.

"Le président Trump souligne souvent que toutes les options sont envisageables. Nous voulons être sûrs que celle d'une nouvelle guerre n'est pas été mise sur la table. En aucun cas les Etats-Unis ne doivent recourir à une solution militaire sans l'aval de la Corée du Sud", a dit Choo Mi-ae mercredi dans le cadre d'un groupe de réflexion à Washington.

"Nous devons chercher une solution pacifique à cette crise en utilisant tous les moyens à notre disposition", a-t-elle ajouté.

Ces remarques de Choo Mi-ae, qui doit rencontrer à Washington des membres de l'administration américaine, soulignent les inquiétudes de la Corée du Sud quant aux éventuelles conséquences dévastatrices que pourraient engendrer des attaques américaines contre la Corée du Nord.

Lors de sa venue à Séoul la semaine passée dans le cadre de sa longue tournée en Asie, Donald Trump a prévenu être prêt à utiliser contre la Corée du Nord l'éventail complet des forces armées américaines afin de prévenir toute attaque. Le chef de la Maison blanche a cependant aussi incité le régime de Pyongyang à "négocier un accord".

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HARARE - L'armée a pris le pouvoir au Zimbabwe dans la nuit de mardi à mercredi, disant viser les "criminels" dans l'entourage du président Robert Mugabe, seul dirigeant qu'ait connu le pays d'Afrique australe en trente-sept ans d'indépendance.

Soldats et véhicules blindés contrôlent la radio-télévision nationale et bloquent les voies d'accès aux principaux ministères, au Parlement et aux tribunaux dans le centre de Harare, la capitale, où l'atmosphère reste calme.

Les militaires ont assuré que le président Mugabe, qui est âgé de 93 ans, et sa famille étaient sains et saufs.

Le président sud-africain Jacob Zuma a dit s'être entretenu par téléphone avec son homologue zimbabwéen, qui lui a dit qu'il était retenu à son domicile mais qu'il se portait bien.

On ignore encore si le coup de force de l'armée mettra un terme au long gouvernement de Mugabe. Le principal objectif des militaires semble être d'empêcher son épouse Grace Mugabe, 52 ans, de lui succéder.

Le président du Zimbabwe, toujours admiré par de nombreux Africains comme un héros de la lutte anti-coloniale, est considéré comme un despote par les Occidentaux qui estiment que sa gestion désastreuse de l'économie et son recours à la violence pour se maintenir au pouvoir a ruiné l'un des Etats les plus prometteurs du continent.

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NEW YORK - Le Conseil de sécurité des Nations unies doit trancher aujourd'hui entre les propositions américaine et russe concernant le renouvellement du mandat de la commission d'enquête sur l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.

Le mandat de la commission d'enquête de l'Onu et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OAIC), appelée Mécanisme d'enquête conjoint (Joint Investigative Mechanism, Jim), expire la nuit prochaine.

Un rapport de cette instance envoyé le 26 octobre a imputé au gouvernement syrien l'utilisation de gaz sarin sur Khan Cheikhoun, dans la province d'Idlib, une attaque qui a fait plus de 80 morts le 4 avril dernier.

Les Etats-Unis souhaitent une prolongation de deux ans du mandat du Jim.

La Russie, qui a opposé fin octobre son veto à une telle mesure, préfère une extension de six mois avec possibilité de la renouveler. Selon des diplomates, cette solution ne dispose que d'un soutien très limité auprès des pays membres.

Un nouveau veto russe, qui serait le dixième depuis le début du conflit syrien en 2011, n'est pas à exclure.

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DUBAI - Airbus a remporté une commande historique de 430 avions A320neo auprès d'Indigo Partners, fonds d'investissement américain spécialisé dans le transport aérien cofondé par Bill Franke et positionné sur le segment des compagnies aériennes ultra low cost.

Le contrat préliminaire, signé au salon aéronautique de Dubaï, représente un montant de 49,5 milliards de dollars (42 milliards d'euros) au prix catalogue. Il s'agit de l'un des plus importants en volume jamais annoncé dans le secteur, et le plus important nombre d'appareils vendus en une fois signé par Airbus.

"Bravo aux équipes d'Airbus qui viennent de conclure la plus grosse commande de leur histoire: une excellente nouvelle pour la France et pour l'Europe!", a réagi hier le ministre de l'Economie français Bruno Le Maire sur Twitter.

Les avions sont destinés à quatre compagnies aériennes dans lesquelles Indigo Partners possède des participations: l'américaine à bas coût Frontier Airlines, la mexicaine Volaris, la chilienne JetSmart et la hongroise Wizz. Airbus a précisé que l'accord serait finalisé d'ici la fin de l'année.

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BONN, Allemagne - L'Accord de Paris sur le climat n'est qu'un début et d'autres mesures doivent être prises pour lutter contre le réchauffement de la planète, a déclaré hier Angela Merkel.

"Nous savons que l'Accord de Paris est un début", a dit la chancelière allemande à Bonn où se déroule la COP23 jusqu'à demain. "Nous savons aussi que, selon les engagements actuels, nous n'atteindrons pas l'objectif de 2 degrés ou 1,5 degré", a-t-elle souligné.

L'Accord de Paris, négocié lors de la COP21 en décembre 2015, a fixé pour objectif de limiter la hausse des températures dans le monde "nettement en dessous" de deux degrés par rapport aux niveaux pré-industriels.

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MOSCOU - La Russie et le Venezuela ont signé hier un accord de restructuration de la dette vénézuélienne qui permettra à Caracas d'effectuer des versements "minimes" à Moscou au cours des six prochaines années et d'honorer ses obligations auprès des autres créanciers.

En vertu de cet accord, le Venezuela remboursera au total 3,15 milliards de dollars (2,65 milliards d'euros) à la Russie sur une période de dix ans, a précisé le ministère russe des Finances. La dette extérieure publique du Venezuela s'élève à environ 150 milliards de dollars.

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PARIS - Un total de 345 hommes et femmes de nationalité française partis dans la zone irako-syrienne sont rentrés à ce jour en France, ainsi que 58 enfants, et sont soit écroués soit surveillés par les services de renseignement, a dit hier Gérard Collomb, qui se veut rassurant sur les craintes d'un retour "massif".

La BBC a révélé lundi que les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de milices arabes et kurdes, avaient scellé un accord avec l'Etat islamique, avec l'aval tacite de la coalition internationale, pour la prise de la ville syrienne de Rakka en octobre dernier qui a permis l'évacuation de plusieurs dizaines de combattants de l'EI armés parmi les civils.

Un témoin a fait état de Français parmi les fuyards. Un présumé djihadiste français interrogé par la BBC affirme que des Français "sont repartis pour la France mener de nouvelles attaques".

Le ministre de l'Intérieur a été interpellé à ce sujet mercredi par le groupe Les Républicains lors des questions d'actualité à l'Assemblée.

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PARIS - Le gouvernement a maintenu ses prévisions pour 2017 d'une croissance de 1,7% et d'un déficit public à 2,9% du PIB dans le projet de loi de finances rectificatif (PLFR) de fin d'année, qui confirme la volonté de l'exécutif de respecter ses engagements européens en matière de finances publiques.

Ce collectif budgétaire présenté hier en conseil des ministres intègre par ailleurs des adaptations des modalités de mise en oeuvre à compter de 2019 du prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu, qui avaient été dévoilées lundi par Gérald Darmanin.

Il inclut également des mesures de renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et prévoit une réduction du taux des intérêts de retard dans les contentieux fiscaux, qu'ils soient dus par les contribuables ou par l'Etat - les intérêts moratoires.

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PARIS - Alain Juppé se déclare "en mouvement", dans un entretien publié hier, et favorable à un rassemblement qui pourrait se faire autour d'Emmanuel Macron, d'Edouard Philippe ou d'une personnalité encore membre des Républicains (LR), comme Valérie Pécresse ou Xavier Bertrand.*Spectateur mais aussi acteur de facto de la recomposition à droite, le maire de Bordeaux ne cite jamais Laurent Wauquiez dans cette interview au Point mais il laisse paraître son opposition à la ligne droitière incarnée par le candidat à la présidence de LR.

"Je ne suis pas En marche, mais je ne suis pas non plus immobile. Disons que je suis en mouvement", déclare-t-il, sans dire si ce "mouvement" pourrait le conduire à terme à quitter son parti d'origine.

L'ex-Premier ministre oppose deux stratégies, celle des tenants d'une "droite-droite", qui prennent selon lui le risque de "banalise(r) les idées du Front national", et celle qu'il défend, consistant à faire alliance avec le centre.

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BARCELONE - Altice a tenté de rassurer les investisseurs en déclarant hier qu'il entendait désormais donner la priorité à la réduction de sa dette nette de 50 milliards d'euros plutôt qu'à de nouvelles acquisitions.

Le géant du câble, des télécoms et des médias a chuté en Bourse après la publication de résultats trimestriels décevants le 2 novembre qui ont conduit le fondateur et actionnaire majoritaire Patrick Drahi à remercier le directeur général Michel Combes la semaine dernière.

Altice s'est développé massivement aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe à coup d'acquisitions financées par la dette, conduisant le poids de son endettement net à plus de cinq fois son excédent brut d'exploitation (Ebitda) annuel.

Le groupe va "revenir aux fondamentaux" et ne recherchera pas d'acquisitions dans un avenir proche, a assuré le directeur financier, Dennis Okhuijsen, lors d'une conférence sur les TMT organisée par Morgan Stanley à Barcelone.

Le président et fondateur du groupe, Patrick Drahi, qui se tenait au côté de Dennis Okhuijsen, a confirmé de son côté sa stratégie, consistant à marier les contenus dans les médias et les services de télécoms. Il a assuré également qu'Altice se concentrerait sur l'amélioration de ses performances, en particulier dans l'Hexagone.

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NEW YORK - Un portrait de Jésus Christ, intitulé "Salvator Mundi", peint par Leonard de Vinci a été vendu hier pour une somme record de 450,3 millions de dollars - soit plus du double du précédent pic historique atteint par une oeuvre d'art lors d'un vente aux enchères - par Christie's à New York.

Le tableau, vendu il y a plus plus de 60 ans pour 125 dollars, avait été estimé à environ 100 millions de dollars par Christie's avant la vente.

Le précédent record de vente pour un tableau, remontant à mai 2015, était de 179,4 millions de dollars pour "Les Femmes d'Alger" de Pablo Picasso.