Le numéro deux français des télécoms avait jeté un pavé dans la mare pendant l'été en annonçant vouloir déployer la fibre seul sur l'intégralité du territoire sur ses ressources propres, remettant en cause l'architecture des déploiements mis en oeuvre depuis plusieurs années dans le cadre du plan France Très Haut Débit.

Le projet avait suscité des réserves de la part de certaines collectivités locales et des pouvoirs publics ainsi que des interrogations sur sa rentabilité.

Le groupe a depuis rencontré des turbulences sur les marchés financiers après des résultats décevants publiés au troisième trimestre, ce qui a conduit son propriétaire Patrick Drahi à annoncer une refonte de la direction, des cessions d'actifs et une priorité accordée à la réduction de la dette.

"C'est vrai que c'était un projet cohérent. Il rencontre certaines difficultés parce qu'on a besoin de la collaboration des collectivités locales", a expliqué le nouveau PDG de SFR Alain Weill lors d'une audition devant la Commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.

"Avec Patrick Drahi qui a une relation de longue date avec les collectivités locales, on a décidé récemment d'aller sur un modèle plus traditionnel à travers les appels d'offres, à travers les RIP [Réseaux d'initiative publique], à travers une collaboration avec les collectivités locales puisque ce projet d'y aller seul ne rencontre pas le soutien des collectivités locales", a-t-il ajouté.

Interrogé à plusieurs reprises sur les difficultés de SFR, Le PDG a répété qu'il n'y avait pas d'inquiétude sur la santé financière de l'opérateur et de sa maison mère Altice, estimant que les problèmes étaient avant tout d'ordre commercial et marketing.

L'opérateur prévoit de lancer au premier trimestre de 2018 de nouvelles offres commerciales qu'il espère "plus claires et plus lisibles".

(Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Michel Bélot)