(Actualisation: déclarations du PDG Patrick Pouyanné, précisions sur les projets en cours, précisions sur les réductions de coûts et les investissements, réaction en Bourse, contexte)

Total SA (FP.FR) a annoncé jeudi son entrée dans une nouvelle phase du cycle pétrolier en relevant légèrement son dividende annuel et en se disant suffisamment confiant pour envisager de lancer une dizaine de projets dans les 18 prochains mois, après un quatrième trimestre 2016 marqué par une diminution des coûts, une augmentation de la production et un rebond des cours du pétrole au-delà de 50 dollars le baril.

"Après deux années défensives, nous sommes maintenant plus offensifs", a déclaré le PDG de Total, Patrick Pouyanné. "Nos équilibres financiers sont plus solides, nous sommes prêts à lancer de nouveaux projets et faire des acquisitions", a-t-il ajouté.

Parmi les projets mis en avant par Total figurent un projet en offshore profond au Brésil, le protocole d'accord signé récemment en Iran, ainsi que d'autres vastes projets pétroliers en Argentine, au Nigeria et en Ouganda.

Total a précisé avoir augmenté de 4,5% sa production en 2016, à 2,45 millions de barils par jour, après une augmentation de 14% en 2015.

Le point mort ramené à moins de 40 dollars le baril

Comme ses rivales américaines et européennes, la major pétrolière française a consacré l'essentiel des trois dernières annoncé à réduire ses coûts pour les ramener à un niveau compatible avec sa génération de trésorerie dans un contexte de forte baisse des cours du pétrole et d'inquiétudes sur les marchés au sujet de la pérennité des programmes de dividendes.

Total a connu plus de succès que certaines de ses concurrentes européennes, dont BP, en matière de réduction des coûts et a indiqué jeudi qu'en 2017, son point mort continuerait de diminuer pour s'établir à moins de 40 dollars le baril. En 2016, les coûts ont été réduits de 2,8 milliards de dollars, contre un objectif de 2,4 milliards de dollars. En 2017, le groupe mise sur des économies de 3,5 milliards de dollars, avec des investissements compris entre 16 et 17 milliards de dollars.

Les efforts de discipline sur les dépenses sont visibles dans les comptes du quatrième trimestre. Le géant pétrolier tricolore a dégagé un bénéfice net de 548 millions de dollars sur la période, comparé à une perte de 1,63 milliard de dollars un an plus tôt, tandis que son chiffre d'affaires s'est accru de 12% à 42,28 milliards de dollars. Le bénéfice net ajusté, calculé au coût de remplacement, hors éléments non-récurrents et hors effet des variations de juste valeur, a progressé à 2,41 milliards de dollars, au-delà des attentes des analystes, contre 2,08 milliards de dollars au quatrième trimestre 2015.

Sur l'ensemble de 2016, le bénéfice net a progressé de 22%, à 6,2 milliards de dollars.

Le groupe projette de relever son dividende à 2,45 euros par action au titre de l'exercice, contre 2,44 euros en 2015 et 2014. L'action Total progresse de 0,6% à 47,10 euros jeudi en fin de matinée à la Bourse de Paris.

-Inti Landauro, The Wall Street Journal

(Version française Guillaume Bayre et Valérie Venck) ed: ECH