Positionné sur le très haut de gamme, le sellier a signé une des meilleures croissances du secteur au premier semestre, une performance d'autant plus solide que le groupe n'a pas relevé ses prix cette année, contrairement à nombre de ses concurrents comme Louis Vuitton (groupe LVMH) ou Gucci (Kering).

Hermès, dont les capacités de production restent très inférieures à la demande et qui entend préserver son exclusivité en maîtrisant sa croissance, a vu son résultat opérationnel atteindre 584,1 millions d'euros au premier semestre, un chiffre supérieur aux consensus Thomson Reuters I/B/E/S de 570 millions.

Sa rentabilité opérationnelle atteint un record de 33,1% sur les six premiers mois de l'année.

"Les chiffres que vous voyez là sont en fait non seulement des chiffres en valeur mais pratiquement des chiffres en volume étant donné que cette année nous n'avons pas eu d'augmentation de tarifs au 1er janvier de cette année", a souligné Patrick Thomas, cogérant du groupe, au cours d'une conférence de presse.

Axel Dumas, qui succédera à Patrick Thomas lorsque celui-ci prendra sa retraite au début de l'année prochaine, a précisé que le groupe augmenterait en revanche ses prix en 2014 pour compenser notamment un effet de change négatif au Japon.

"Nous allons calibrer une augmentation de prix (...) qui prendra aussi en compte le surenchérissement des matières premières (cuir, soie). Nous n'avons pas encore fait l'exercice pour 2014, on peut s'attendre effectivement à une augmentation de prix qu'on veut toujours modérée", a-t-il indiqué.

Au regard des performances du première semestre, la prévision de marge pour l'ensemble de l'année semble extrêmement prudente aux yeux des analystes. "Ils n'ont pas changé leurs prévisions, ce qui impliquerait une baisse au deuxième semestre", soulignent ceux d'UBS.

Hermès a également maintenu sa prévision d'une croissance annuelle des ventes légèrement supérieure à son objectif à moyen terme de 10%.

"Le deuxième trimestre a été meilleur que le premier, de là à en tirer une ligne tendancielle pour dire qu'il va y avoir une accélération, on reste assez prudents", a dit Axel Dumas, citant notamment les comparatifs élevés de la fin 2012 et l'environnement difficile pour le secteur du 'retail'.

En Bourse à 11h50, l'action Hermès prend 3,56% à 257,30 euros, parmi les plus fortes hausses de l'indice SBF 120 (-0,46%).

Malgré une valorisation totalement décorrélée du secteur (29 fois les résultats attendus pour les douze prochains mois contre 17 fois pour ses principaux concurrents européens, selon des données Thomson Reuters), le titre avance de près de 14% depuis le début de l'année alors que LVMH, qui a encore relevé sa part dans le sellier à 23,1%, cède près de 4% sur la période, plombé par le fort ralentissement de Louis Vuitton, son principal moteur de rentabilité.

Interrogé sur le bras de fer avec LVMH, qu'Hermès à assigné en justice dans le cadre de la montée controversée à son capital, Axel Dumas n'a pas fait de commentaire. "Quel que soit le sujet (...) j'ai préféré m'inscrire dans une continuité par rapport aux résultats qu'on voit, et ça s'applique à tous les sujets", a-t-il simplement répondu.

Edité par Dominique Rodriguez

par Pascale Denis et Gilles Guillaume