Après avoir retracé ses débuts à Sudbury, où il démarre avec une compagnie d'autobus, Paul Desmarais confie que son médecin lui a conseillé de choisir entre la gestion de son entreprise et la poursuite de ses études de droit, chères à son père. « Choisissez donc les affaires », lui lance son médecin. Judicieux conseil suivi par le jeune entrepreneur.

En 1968, il rachète Power Corp, alors propriété de son ami Jean-Louis Lévesque, une acquisition qui le conduit à « changer de dimension ». « Je suis donc allé à Paris, j'avais envie de trouver quelque chose en France », raconte-t-il. Ce quelque chose, ce sera Paribas, dont il prend 5% en 1979, puis Pargesa, aux côtés d'Albert Frère, « un ami, un frère ». « On s'appelle tous les deux ou trois jours. […] Nous sommes liés jusqu'en 2014 », glisse-t-il au sujet de l'investisseur belge.

François Mitterrand, « un gentleman »
Interrogé sur ses racines, l'homme d'affaires canadien se dit « canadien » avant tout : « Le Canada est mon pays, le Québec ma province », résume-t-il, avant de préciser sa situation politique. « Je suis conservateur ». Un peu plus loin, il confie qu'il aurait pu se lancer en politique, plus jeune. Sauf qu'un « petit problème » l'en empêche : « je bégayais beaucoup ».

Paul Desmarais fait part de son admiration pour François Mitterrand, « quelqu'un de fantastique », « un gentleman », tout comme il « admire beaucoup » George Bush père. Quant à son fils, « il est assez gentil de me recevoir à la Maison Blanche », souligne-t-il.

Nicolas Sarkozy, « l'homme de la situation » pour la France
Invité à commenter la situation de la France, l'homme d'affaires déplore : « Si la France continue avec des déficits et des programmes sociaux qu'elle est incapable d'assumer, elle est mal partie ». Selon lui, Nicolas Sarkozy est toutefois « l'homme de la situation ».

Il était d'ailleurs de la nuit au Fouquet's suivant l'élection de l'ancien maire de Neuilly. « Il y avait beaucoup de monde, de l'excitation dans l'air. […] A mon âge (81 ans), ce sont des soirées fatigantes, je ne suis pas resté longtemps », indique-t-il avant de conclure sur une note plus globale entre la France et le Canada. « La France, le Québec et le Canada doivent travailler ensemble pour créer des emplois et pour bâtir des relations étroites. Essayons d'avoir un marché commun entre l'Europe et le Canada. Si la France pousse, l'Europe suivra », prédit-il.