(Actualisé avec fermeture des bureaux de vote)

LOME, 25 avril (Reuters) - Les bureaux de vote ont fermé samedi au Togo où le président Faure Gnassingbé vise un troisième mandat consécutif face à une opposition divisée.

Le chef de l'Etat, qui a succédé en 2005 à son père, au pouvoir pendant 38 ans, affronte quatre candidats, dont le mieux placé est Jean-Pierre Fabre, le candidat de l'Alliance nationale pour le changement (ANC), son dauphin à la présidentielle de 2010.

Environ 3,5 millions d'électeurs, sur une population totale de 7 millions d'habitants, étaient appelés aux urnes pour cette élection à un tour. Les bureaux de vote ont fermé à 16h00 (16h00 GMT) et les opérations de dépouillement ont aussitôt débuté. Les premiers résultats sont attendus dans la journée de dimanche.

Le scrutin a été retardé de dix jours en raison d'une polémique sur les modalités du dépouillement.

La campagne électorale s'est cependant globalement déroulée dans le calme et a été épargnée par les tensions qui avaient débouché sur les violences postélectorales de 2005 et leurs centaines de morts.

Faure Gnassingbé s'est engagé à poursuivre la stabilisation du pays qui bénéficie depuis dix ans d'une croissance soutenue par le développement d'infrastructures et il a promis davantage d'écoles et de routes.

"Les candidats ont parlé, désormais, c'est au peuple de parler", a-t-il dit après avoir voté dans une école d'un camp militaire.

L'opposition appelle quant à elle au changement après 48 années de pouvoir aux mains de la famille Gnassingbé.

Ces derniers mois, des grèves d'enseignants ou de personnels de santé ont donné lieu à des incidents et le pays est toujours confronté à une grande pauvreté.

Les dix jours de report ont été mis à profit pour faire vérifier par des experts les listes électorales, truffées d'erreurs qui pourraient bénéficier au président sortant selon l'opposition.

Le camp de Jean-Pierre Fabre avait également prévenu vendredi qu'il n'accepterait pas les résultats annoncés à partir d'un nouveau système électronique de comptage des voix, dénommé SUCCES. Au terme d'une nuit de discussions, la commission électorale a accepté de travailler sur la base des bulletins papier.

Un porte-parole du secrétaire général des Nations unies a souhaité que toutes les éventuelles contestations passent pas les tribunaux, au lieu de s'exprimer dans la rue. (David Lewis et John Zodzi; Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Henri-Pierre André)