(Actualisé avec rejet de l'offre de Mylan par Perrigo, certains actionnaires clé poussent à étudier l'offre de Teva)

NEW YORK, 21 avril (Reuters) - Le génériqueur Teva Pharmaceutical Industries a annoncé mardi une offre d'achat de 40 milliards de dollars (37,4 milliards d'euros) sur son concurrent de taille inférieure Mylan, estimant sa proposition plus intéressante que le projet de rachat de Perrigo par sa cible.

Depuis plusieurs semaines des rumeurs faisaient état d'un intérêt du premier fabricant mondial de médicaments génériques pour Mylan. L'offre de 82 dollars par action représente une prime de 48% sur le cours de Mylan du 10 mars 2015, "dernier jour de trading avant que ne se multiplient les conjectures d'une transaction entre Teva et Mylan", a dit Teva.

L'action Teva a gagné 1,37% à 64,16 dollars à Wall Street, tandis que Mylan s'est envolée de 8,85% à 74,07 dollars.

Gilad Alper, analyste de la société de courtage Excellence Nessuah à Petach Tikva, près de Tel-Aviv, estime qu'une combinaison Teva-Mylan créerait une très grande entreprise qui manque d'actifs pour stimuler la croissance à court terme.

Selon l'analyste, Teva devrait relever son offre, jugeant la réaction de l'action Mylan trop timide. "Je m'attendais à ce que le cours monte un peu plus haut", a-t-il dit.

Une fusion entre Teva et Mylan serait la plus importante des récentes fusions et acquisitions survenues en série dans la pharmacie, dont celles impliquant AbbVie et Pharmacyclics ou encore Valeant Pharmaceuticals avec Salix.

Mylan n'était pas disponible dans l'immédiat mais il avait dit auparavant qu'il n'était pas intéressé. Le PDG de Mylan Robert Coury avait déclaré vendredi que les deux sociétés ne seraient pas bien assorties et avait ajouté que Mylan entendait poursuivre son offre de 29 milliards de dollars sur Perrigo annoncée ce mois-ci.

Dans une lettre adressée à Robert Coury, le directeur général de Teva Erez Vigodman exhorte Mylan à répondre aux préoccupations exprimées au sujet d'une fusion avec Perrigo en matière de concurrence. Erez Vigodman estime au contraire que sa proposition ne rencontrera aucun difficulté réglementaire.

Perrigo a annoncé mardi que son conseil d'administration avait rejeté à l'unanimité l'offre à 205 dollar par action de Mylan, jugeant qu'elle sous-valorise nettement la société.

Ce rejet laisse Mylan sans alternative immédiate face à Teva, qui a indiqué qu'elle ne tenait que si Mylan renonçait à son projet de rachat de Perrigo ou à toute autre opération.

Mylan a employé la tactique dite de la "pilule empoisonnée" pour se protéger contre toute OPA hostile et a déclaré être engagée dans une stratégie de développement en solo.

Mais selon des sources proches du dossier, certains actionnaires clé de Mylan, dont Paulson & Co, qui détenait 3% du capital fin 2014, encouragent le conseil d'administration du laboratoire à étudier l'offre de Teva. Des représentants de Paulson et de Mylan ont refusé de commenter cette information.

L'entité issue de la fusion entre Teva et Mylan réaliserait un chiffre d'affaires annuel de 30 milliards de dollars et Teva, qui pense que l'opération serait relutive dès la première année, anticiperait deux milliards d'économies en l'espace de deux ans.

Le siège social de Teva est basé en Israël, tandis que celui de Mylan est passé récemment des États-Unis aux Pays-Bas, où l'impôt sur les sociétés est plus faible. (Caroline Humer à New York, Steven Scheer à Jérusalem et Tova Cohen à Tel-Aviv, Wilfrid Exbrayat, Claude Chendjou et Juliette Rouillon pour le service français)