* Conseil d'administration de la holding familiale dès lundi

* Conseil de surveillance de PSA le lendemain

* Présentation des projets avec Dongfeng et Santander, et résultats annuels mercredi

* Le calendrier dépendrait ensuite de la visite du président chinois en France (Actualisé avec Journal du Dimanche, derniers paras)

par Gilles Guillaume

PARIS, 16 février (Reuters) - La semaine qui vient sera décisive pour l'avenir de PSA Peugeot Citroën, avec la présentation coup sur coup d'une augmentation de capital assortie de l'entrée du chinois Dongfeng et de l'Etat français aux côtés de la famille fondatrice, et d'une alliance entre la filiale bancaire de PSA et la banque espagnole Santander.

Une source proche de la famille Peugeot a indiqué que les conseils d'administration d'Etablissements Peugeot Frères et de FFP, la holding de la famille, se réuniraient lundi pour voter sur les deux projets.

"Ils se prononceront à la foi sur le MoU (Memorandum of understanding) et sur le projet avec Santander", a-t-elle dit.

Des sources, de retour d'une nouvelle mission de négociation en Chine, ont déclaré mercredi à Reuters que PSA était parvenu à un accord avec Dongfeng Motor et l'Etat français sur les modalités principales d'une augmentation de capital pouvant aller jusqu'à quatre milliards d'euros et sur un renforcement de la coopération industrielle entre le groupe automobile français et son partenaire chinois.

Selon ces sources, un protocole d'accord (MoU) non contraignant sera présenté au conseil de surveillance de PSA mardi prochain, et devrait être signé dans la foulée.

Jeudi, d'autres sources ont indiqué à Reuters que PSA était proche d'un deuxième accord, cette fois en vue d'une alliance entre sa filiale bancaire et la banque espagnole Santander , et qu'il espérait annoncer mercredi ce projet en même temps que le projet de recapitalisation avec Dongfeng et la publication des résultats annuels du groupe.

QUE VA FAIRE THIERRY PEUGEOT ?

Plusieurs inconnues demeurent toutefois, notamment quelle sera l'attitude de Thierry Peugeot, actuel président du conseil de surveillance et avocat fervent de l'indépendance du groupe.

Il apparaît désormais isolé, le conseil de surveillance de PSA et le conseil d'administration de la holding familiale ayant affirmé publiquement début février leur soutien au projet avec Dongfeng, mais rien ne permet d'assurer qu'il ait dit son dernier mot.

L'Association des actionnaires minoritaires (Adam) a fait part elle aussi au début du mois de sa réticence face au projet d'alliance entre PSA, Dongfeng et l'Etat, disant redouter un concert entre les trois actionnaires, et lui préférant une recapitalisation du constructeur par les banques sans l'intervention du groupe chinois et de l'Etat français.

Si ces obstacles sont franchis, le MoU pourrait être finalisé sous la forme d'un accord définitif lors de la visite d'Etat du président chinois Xi Jinping en France autour du 25 mars, et les deux projets soumis aux suffrages des actionnaires.

Quant à la question de la nouvelle gouvernance qui suivra l'entrée de Dongfeng et de l'Etat au capital, elle n'a toujours pas été tranchée, ont indiqué vendredi deux sources proches du dossier.

Une des sources a précisé que l'hypothèse privilégiée était désormais celle d'une conseil de surveillance resserré. "On serait plutôt sur deux représentants pour chacun des trois grands actionnaires, que sur trois", a indiqué une des deux sources. "En ce qui concerne le président, ils cherchent toujours, et le calendrier évoqué est plutôt d'ici la fin mars."

Avec trois sièges par grand actionnaire, le nombre de membres au conseil aurait gonflé à 22, contre 15 actuellement, ce qui était contradictoire avec la volonté de simplification affichée au sein du conseil de surveillance. Le choix du président, lui, fait davantage débat.

Selon plusieurs sources proches du dossier, l'Etat soutiendrait Louis Gallois, commissaire général à l'investissement et ancien président d'EADS (rebaptisé Airbus Group ) mais l'entourage de Dongfeng ne le juge pas assez indépendant. Les noms de Jean-Louis Beffa et de Patricia Barbizet ont également circulé, mais l'ancien patron de Saint-Gobain a démenti être candidat, tout comme l'entourage de la directrice générale de la holding financière Artémis.

Le Journal du Dimanche donne une nouvelle piste : "dernier nom à circuler : Gérard Hauser, ancien président du fabricant de câbles français Nexans. Il serait soutenu par Robert Peugeot, président de la société familiale, et a même déjà rencontré Carlos Tavares".

"La candidature de Patricia Barbizet (...) est une 'fausse piste', selon une source interne", poursuit l'hebdomadaire. "Enfin, Louis Gallois (...) serait sorti du rang des pressentis." (Avec Pascale Denis et Jean-Baptiste Vey)

Valeurs citées dans l'article : PEUGEOT, AIRBUS GROUP, Dongfeng Motor Group Co. Ltd