PARIS, 4 décembre (Reuters) - Serge Weinberg, le PDG par intérim de Sanofi, a estimé jeudi que la pression fiscale en France était un handicap pour attirer des dirigeants étrangers ou même faire revenir des Français expatriés.

Cette déclaration intervient alors que le laboratoire pharmaceutique est à la recherche d'un nouveau directeur général après l'éviction, fin octobre, de Christopher Viehbacher.

"La dégradation de la compétitivité fiscale en France, les prélèvements obligatoires sur les entreprises ou sur les personnes pose un problème", a dit Serge Weinberg. "La France est un endroit où il est extrêmement difficile de faire venir des dirigeants internationaux ou même de faire revenir des Français qui se sont expatriés."

"Si ça se prolonge, ça aura des conséquences car on ne peut pas raisonner uniquement sur la bonne volonté ou sur le sentiment patriotique des uns et des autres", a-t-il ajouté lors du premier "sommet de l'économie" organisé à Paris.

Prié, en marge de ce colloque, de dire si ce discours s'appliquait aux rumeurs selon lesquelles le patron de Smith & Nephew Olivier Bohuon, pressenti pour diriger Sanofi, aurait décliné l'offre, Serge Weinberg a répondu à Reuters : "Nous n'avons pas de commentaire sur le sujet". Il a ajouté qu'il parlait "en général".

Intervenant aux côtés de l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, grand défenseur du patriotisme économique, Serge Weinberg a aussi valorisé l'identité française au niveau de l'entreprise.

"Il n'est pas interdit d'être patriote, de souhaiter pour son pays un avenir et ne pas considérer qu'une entreprise peut être soumise à tous les vents (...) Le jour où on perd sa nationalité, on est infiniment plus vulnérable", a-t-il dit. (Noëlle Mennella, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : SANOFI, Smith & Nephew plc