C’est un coup dur pour le groupe américain de casinos Las Vegas Sands, détenu par Sheldon Adelson. Alors que ces dernières semaines, nous vous faisions part des bénéfices pharaoniques enregistrés par le groupe à Singapour et de ses projets en Espagne, voilà qu’émergent des accusations de corruption.

Ces enquêtes menées simultanément par la SEC, le ministère de la Justice et le Bureau de contrôle de l’industrie du jeu du Nevada résultent des accusations portées par l’ancien Directeur Général de la division de Macao, Steven Jacobs. Celui-ci, remercié en 2010, accuse Sands China Ltd., détenu à 70,3% par le groupe américain Las Vegas Sands de non respect de la Foreign Corrupt Practices Act. Le groupe aurait effectué des paiements à certains fonctionnaires afin de faciliter l’implantation de la société à Macao.

Scandale fondé ou rancœur d’un dirigeant congédié ? Rappelons, en effet, que Steven Jacobs est actuellement en procès pour « licenciement abusif ». Selon lui, Sheldon Adelson l’aurait plusieurs fois menacé puis finalement remercié car il refusait de se conformer à ses exigences.

Dans une déclaration à la Las Vegas Review Journal, le groupe Las Vegas Sands a nié toutes les allégations en précisant que cette affaire résultait du mécontentement d’un ancien employé congédié. Sheldon Adelson compte se défendre contre ces accusations de corruption et a même affirmé vouloir coopérer avec les autorités américaines.

Cette affaire risque de ternir l’insolente santé financière du groupe et avoir un impact significatif sur les bénéfices futurs et les prix de l’action LVS. Las Vegas Sands a enregistré un chiffre d’affaires de près de 7 milliards de dollars en 2010 et le prévisionnel est des plus prometteurs : le groupe devrait atteindre 9 milliards de chiffre d’affaires en 2011 et plus de 13 milliards en 2014 ! L’action LVS a grimpé de 207% en 2010 ! Autre enjeu : la crédibilité de Macao. Et pour cause, la place de Macao pèse aujourd’hui quatre fois plus que celle de Las Vegas.

Si les accusations se révèlent fondées, des amendes et des restrictions de jeu pourraient paralyser la croissance des bénéfices de Las Vegas Sands. Dans le cas contraire, si les charges ne sont pas retenues contre notre baron, le faible prix de l’action sera une opportunité d’achat.

Verdict le 15 mars : le tribunal de district du comté de Las Vegas entendra la demande de rejet de la plainte déposée par Steven Jacobs. Dans tous les cas, l’évolution de ce dossier aura une influence certaine sur les cours de l’action LVS.

Pauline Raud