BORDEAUX, 12 février (Reuters) - La mise en examen de l'avocat Pascal Wilhelm dans l'affaire d'un investissement de 143 millions d'euros de Liliane Bettencourt a été requalifiée en "escroquerie" au terme d'une confrontation lundi devant des juges d'instruction bordelais, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.

Me Wilhelm était sous le coup d'une mise en examen pour complicité d'abus de confiance depuis le 3 janvier pour avoir conseillé cet investissement dans la holding de Stéphane Courbit LOV Group Invest à l'héritière de L'Oréal.

Il avait également été mis en examen pour abus de faiblesse au mois de juin dernier.

Me Wilhelm a été confronté lundi à Stéphane Courbit ainsi qu'à Patrice de Maistre, son prédécesseur comme gestionnaire de fortune de l'héritière de Liliane Bettencourt.

Les magistrats instructeurs cherchaient à déterminer dans quelles conditions Liliane Bettencourt avait pu effectuer cet investissement en deux fois en décembre 2010 et mai 2011 avant d'être placée sous tutelle un mois plus tard sur la base d'une expertise médicale constatant un état de démence depuis 2006.

Ils voulaient déterminer si Me Wilhelm était l'initiateur de cet investissement alors qu'il était à la fois l'avocat de Stéphane Courbit et le nouveau gestionnaire du patrimoine de la milliardaire, ou si la responsabilité en revenait à Patrice de Maistre auquel il avait succédé en décembre 2010.

Ce dernier a déjà été mis en examen pour abus de faiblesse, abus de biens sociaux et trafic d'influence dans d'autres volets de l'affaire Bettencourt, ce qui lui a valu d'être placé durant trois mois en détention provisoire.

La confrontation semble avoir écarté la responsabilité de Patrice de Maistre.

De son côté, Stéphane Courbit, homme d'affaires dans les secteurs des jeux en ligne, de l'énergie et de la production audiovisuelle, est ressorti dans cette affaire sans que son statut de témoin assisté n'évolue.

A la recherche d'investisseurs, il avait en effet cherché à contacter Patrice de Maistre en mai 2010 par l'intermédiaire de son avocat Pascal Wilhelm.

L'affaire avait finalement capoté quand, le mois suivant, les enregistrements de conversations privées effectués au domicile de Liliane Bettencourt par son majordome à l'origine de l'affaire judiciaire avaient mis en cause le gestionnaire de fortune.

En disgrâce, Patrice de Maistre avait passé le flambeau à Pascal Wilhelm en décembre 2010, le mois où la première partie de l'investissement dans LOV Group Invest a été effectué. (Edité par Yves Clarisse)